Beatrice est une mythomane bavarde au comportement excessif. Donatella est une jeune femme tatouée, fragile et introvertie. Ces deux patientes de la Villa Biondi, une institution thérapeutique pour femmes sujettes à des troubles mentaux, se lient d'amitié. Une après-midi, elles décident de s'enfuir bien décidées à trouver un peu de bonheur dans cet asile de fous à ciel ouvert qu'est le monde des gens « sains». (AlloCiné)
Il y a des films, il suffit de voir la bande-annonce pour savoir qu'ils font très certainement nous plaire et nous faire passer un bon moment.
Ce fut tout à fait le cas avec "Folles" de joie" dont la bande-annonce m'a tout de suite fait penser aux grandes comédies Italiennes, pourtant le sujet traité était loin d'être joyeux.
Beatrice (Valeria Bruni-Tedeschi) est une mythomane internée à la Villa Biondi, une institution thérapeutique pour des femmes souffrant de troubles mentaux (c'est le système médical Italien qui est ainsi).
Elle est issue d'une riche famille, elle a beaucoup de relations, c'est en tout cas ce qu'elle dit, mais elle n'arrive pas à s'intégrer aux autres, elle passe son temps à leur parler de sa vie, de son ancien mari, des relations de ce dernier sans jamais lever le petit doigt pour faire quelque chose.
Et puis un beau jour arrive Donatella (Micaela Ramazzotti), une jeune femme tatouée, blessée physiquement et mentalement au passé douloureux et Beatrice va instantanément s'enticher de cette jeune femme.
Elle va lui parler, la prendre sous son aile, et l'entraîner dans son délire jusqu'à fuir avec elle de la villa pour l'emmener vers le bonheur.
On pourrait facilement croire qu'il s'agit d'une histoire à la Thelma et Louise à l'Italienne, mais en fait ce film va plus loin.
En prenant comme personnages principaux deux femmes marquées par la vie, à des degrés plus ou moins importants, Paolo Virzi construit une histoire un peu folle, toujours drôle malgré un fond extrêmement dramatique.
Il y a une véritable détresse qui se dégage du personnage de Donatella, le film s'ouvre d'ailleurs sur elle mais le spectateur ne le sait pas encore.
Tout comme il y a une certaine détresse, un besoin d'amour, qui se dégage de Beatrice.
J'ai beaucoup aimé l'histoire de ces deux femmes, leur rencontre improbable tout comme leur amitié.
Et puis malgré le sujet tragique traité dans le film il y a beaucoup de rire, beaucoup de situations ou de répliques drôles.
Parmi tous les moments drôles je crois que celui que je retiendrai c'est lorsque Beatrice retourne chez son ex-mari, elle est accueillie avec joie par les femmes de chambre parce qu'elle apporte avec elle son grain de folie et ces dernières sont tristes lorsqu'elle s'en va.
C'est sûr, avec Beatrice il y a toujours de l'animation.
La mise en abîme de ces deux femmes que l'on dit folles dans un monde soit-disant normal où tout le monde se révèle plus ou moins fou est intéressante.
Finalement personne n'est réellement sain d'esprit, et ces deux femmes plutôt que d'être dangereuses pour la société le sont surtout pour elles-mêmes, c'est en cela aussi qu'elles sont touchantes.
J'ai eu l’impression de revoir la grande époque de la comédie Italienne et ça, c'était très plaisant.
Le film tient aussi beaucoup grâce à la mise en scène du réalisateur ainsi que par le jeu des deux actrices principales.
J'ai littéralement découvert Micaela Ramazzotti, elle n'a pas un rôle facile mais elle s'en sort à merveille, j'ai d'ailleurs hâte de la découvrir dans d'autres rôles.
Quant à Valeria Bruni-Tedeschi, je trouve que la langue Italienne lui va si bien, mieux que la Française, elle n'est jamais aussi brillante que dans le cinéma Italien, c'est en tout cas mon point de vue (même si elle est aussi très bien dans le cinéma Français).
Et puis il y a les paysages Italiens, rien que pour cela je serai allée voir ce film.
Érasme disait : "Un fou a un grand avantage sur le sage, il est heureux à peu de frais.", voilà une citation qui ma foi pourrait s'appliquer à ce film dans lequel Beatrice est en quête du bonheur et entraîne dans son sillage la blessée Donatella, et le spectateur.
"Folles de joie" fait souffler un charmant et plaisant grain de folie sur le cinéma de ce printemps, il serait dommage de s'en priver.
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