Au terme d’un voyage collectif en Europe, un dessinateur japonais fait étape en solitaire à Paris, dans l’idée de visiter les musées de la capitale. Mais, cloué au lit de sa chambre d’hôtel par une fièvre insidieuse, il se trouve confronté avant tout à une forme de solitude absolue, celle des souffrants en terre étrangère, privés de tout recours immédiat au cœur de l’inconnu. Alors que le mal lui laisse quelque répit, il met son projet à exécution, et se perd dans les allées bondées du Louvre. Très vite, il va découvrir bien des facettes insoupçonnées de ce musée-monde, à la rencontre d’œuvres et d’artistes de diverses époques, au cours d’un périple oscillant entre rêve et réalité, qui le mènera pour finir à la croisée des chemins entre tragédie collective et histoire personnelle. (Futuropolis)
Le narrateur est un dessinateur qui profite d'un salon international à Barcelone pour faire un crochet par Paris : "Dans la foulée du salon international de la bande dessinée de Barcelone, j'avais voulu saisir l'occasion et j'avais choisi de me rendre à Paris de mon côté.".
Il s'est rendu déjà plusieurs fois dans cette ville, son choix se porte cette fois-ci sur le musée du Louvre : "Curieusement, je n'avais encore jamais mis les pieds au musée du Louvre.", musée dans lequel il va vivre pendant plusieurs jours une expérience hors du commun et rencontrer les gardiens du Louvre, des œuvres d'art célèbres qui reprennent vie ou lui permettent de plonger dans l'univers de leur création.
Ce roman graphique se détache un peu de l'œuvre habituelle de Jirô Taniguchi, déjà car il est orienté du côté de l'art mais aussi parce que j'ai l'impression que cette oeuvre est un peu plus personnelle pour l'auteur, en tout cas il y rend hommage à de célèbres peintres ou œuvres d'art (la Victoire de Samothrace par exemple) que l'on peut admirer au musée du Louvre (le plus beau musée du monde donc, et qu'importe si je ne suis pas très objective).
L'histoire oscille en permanence entre réalité et délire : le narrateur vit-il tous ces événements ou bien les rêve-t-il dans son délire fiévreux ?
Car il commence son séjour à Paris en étant cloué au lit malade comme un chien, alors se pose la question de savoir si tout cela ne sort pas de son imagination.
J'ai décidé que non, et j'ai choisi de croire à la dimension fantastique du scénario et à l'existence de ces mystérieux gardiens du Louvre.
Tout cela a évidemment un but bien précis, et la narrateur finit par découvrir une chose essentielle : "Ce qui vient vivre en nous, et ne nous quitte plus ce sont toutes nos émotions tous nos rêves !".
Autant vous dire que j'ai beaucoup aimé la dimension philosophique qui se cache derrière l'histoire.
Et puis comme d'ordinaire les dessins sont de toute beauté, j'aime énormément le graphisme de Jirô Taniguchi, la plume est douce et les traits sont fins et délicats, quant à la mise en couleurs elle est très réussie et permet de donner vie aussi bien à Paris, au musée du Louvre qu'aux œuvres dont il est question.
Et pour être tout à fait honnête, cette très belle histoire m'a aussi donné envie de retourner faire une petite visite au Louvre, cela commence à faire bien longtemps que j'y ai pas mis les pieds.
"Les gardiens du Louvre" est une très belle oeuvre mélancolique et philosophique de Jirô Taniguchi, un auteur qui décidément m’émerveille à chaque fois plus.
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