jeudi 27 juin 2013

Hazard et Fissile de Raymond Queneau


Aux amateurs curieux d'explorer plus avant d'autres aspects de la personnalité de Raymond Queneau, et de son œuvre, nous présentons avec ce court texte inédit et inachevé une facette peu connue (oubliée ?) et pourtant récurrente et non négligeable de sa production littéraire, ancrée dans un " art de l'illusion " dérivé, semble-t-il, de la pratique du surréalisme et de Fantômas. (Le Dilettante)

"Hazard était assis depuis quelques instants devant un verre de limonade lorsqu'un personnage, presque aussi vieux que lui et le nez teinté de violet, vint asseoir la décrépitude de son corps tordu sur une chaise voisine et commanda une chartreuse tiède.", ainsi débute ce court texte inachevé de Raymond Queneau, et la suite sera du même acabit que cette ouverture.
Raymond Queneau s'amuse avec le lecteur et avec le texte. L'envie lui prend de changer les noms de ses personnages ? Et bien qu'à cela ne tienne, il le fait.
Il ne souhaite pas s'attarder sur un point : "Les sentiments d'Arthur, je ne m'amuserai pas à les décrire.", là encore il le fait.
Il a toute liberté avec son histoire et ses personnages, le lecteur ne maîtrise rien et n'a qu'à se laisser guider dans la lecture.
Après Boris Vian, je poursuis donc sur un autre texte surréaliste qui m'a nettement plus remuée et perturbée à la lecture que le précédent.
Déjà, il y a beaucoup de personnages et des rebondissements dans l'intrigue, il faut suivre et ne pas se laisser couler.
Ensuite, ça part un peu dans tous les sens tout en restant agréable à lire, et l'aspect surréaliste est renforcé par le recours à la prestidigitation pour certains personnages.
J'ai souri à plusieurs moments au cours de ma lecture, certains passages sont hilarants, et je n'ai pu que constater qu'une fois de plus dans la littérature les caniches en prenaient pour leur grade : "Il avait un compagnon dans sa solitude sans espoir, un caniche noir, adouci par les coups de bâton et bête comme un dictionnaire de rimes." (pour d'autres caniches maltraités littérairement, se rapporter à "L'élégance du hérisson" de Muriel Barbery).
Raymond Queneau était un grand amateur des aventures de Fantômas (notez à quel point j'ai été inspirée par cette lecture : je passe du caniche à Fantômas, aucun rapport) écrites par Pierre Souvestre et Marcel Allain et j'ai retrouvé quelques caractéristiques de ce personnage dans cette histoire, notamment dans le côté machiavélique et criminel de certains personnages.

"Hazard et Fissile" de Raymond Queneau n'est sans doute pas à mettre entre toutes les mains et je déconseillerai la découverte de cet auteur par ce récit, néanmoins il est intéressant à lire pour découvrir une autre facette moins connue de cet auteur et pour passer un moment littéraire quelque peu déjanté.

Livre lu dans le cadre du challenge ABC Critiques 2012/2013 - Lettre Q

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