Jean Moulin, né le 20 juin 1899, est
surtout connu pour ses faits de Résistance et le rôle majeur qu’il a joué dans
l’unification des mouvements de Résistance et la création du Conseil National
de la Résistance.
Mais sans tout cela, il aurait de
toute façon laissé son nom à la postérité puisque de 1925 à 1930 il fut le plus
jeune sous-préfet de France, en poste alors à Albertville ; et en janvier
1937 il est devenu le plus jeune préfet de France en étant nommé préfet de
l’Aveyron.
Révoqué de son poste de préfet
d’Eure-et-Loir par le Régime de Vichy en 1940, il décide très vite d’aller à
Londres où il gagne la confiance du Général de Gaulle qui le charge alors
d’unifier les mouvements de résistance et tous leurs différents services
(propagande, renseignements, sabotage, entraide) sur le territoire Français.
C’est aussi dans cette année 1940 que
se trouve la raison du port de son écharpe : arrêté en juin 1940 par les
Allemands, il tente de se suicider en se tranchant la gorge avec un rasoir par
peur de céder sous la torture et de parler.
En février 1943, Jean Moulin se rend
à Londres et revient en France le 21 mars 1943, avec pour mission de créer le
Conseil National de la Résistance dont la première réunion en séance plénière
se tiendra à Paris le 27 mai 1943.
Mais son destin bascule le 21 juin
1943, une journée après son quarante-quatrième anniversaire.
C’est dans une maison à
Caluire-et-Cuire, en banlieue lyonnaise, louée par le Docteur Dugoujon, que se
tient une réunion avec plusieurs responsables de la Résistance : Albert
Lacaze, Raymond Aubrac, André Lassagne, Bruno Larat.
Non convoqué, René Hardy se rend
aussi à cette réunion.
Mais en milieu d’après-midi, la
Gestapo, dont le chef local est Klaus Barbie, connu aussi comme "le
boucher de Lyon" encercle la maison et arrête tous ses occupants.
Arrêté et interrogé au Fort Montluc
par Klaus Barbie, Jean Moulin alias Max ne dira rien, mais la Gestapo finit par
identifier cet homme comme le chef de la Résistance.
Il est transféré à la Gestapo de
Paris où il est torturé.
Il meurt le 8 juillet 1943 des suites
des tortures et des interrogatoires subis dans le train qui le conduisait en
Allemagne.
Le 19 décembre 1964 il entre au
Panthéon des grands Hommes de la République Française accompagné d’un discours
resté célèbre d’André Malraux dont voici un extrait :
"Comme Leclerc entra aux
Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les
combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux
qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est
peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus
des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses
files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille
Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à
Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né
de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit... "
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