dimanche 17 novembre 2013

L'arbre de Julie Bertuccelli



En Australie, Dawn et Peter vivent heureux avec leurs quatre enfants à l'ombre de leur gigantesque figuier. Lorsque Peter meurt brutalement, chacun, pour continuer à vivre, réagit à sa manière. Simone, la petite fille de 8 ans, croit que son père vit à présent dans l'arbre. Un jour, elle initie Dawn à son secret... Peu à peu Dawn retrouve des forces, un travail. Peut-être un nouvel amour ? La vie reprend mais l'arbre devient envahissant : ses branches, ses racines, et même son peuple de grenouilles et de chauves-souris se lancent à l'assaut de la maison et menacent ses fondations ! Dawn n'a plus le choix : elle doit le faire abattre... (AlloCiné)

De l'Australie, ce film permet de voir les grands étendues à perte de vue, le film s'ouvre d'ailleurs sur cette très belle séquence d'un camion portant une maison et roulant sur une route perdue au milieu de paysages semi-désertiques; ainsi que cet arbre gigantesque aux racines galopantes qui veille jalousement sur la maison de Dawn et Peter.
C'est pourquoi il est tout naturel que lorsque Peter meurt brusquement, sa fille Simone et par la suite sa femme Dawn ainsi que les autres enfants finissent par croire que Peter s'est réincarné dans cet arbre et que mal agir, dans le cas de Dawn aimer à nouveau un autre homme, ou mal penser, vouloir couper cet arbre, c'est faire du mal à la réincarnation de Peter qui manifeste alors son mécontentement.
Simone est sans nul doute l'enfant du couple la plus attachante, celle qui croit en son père et à sa réincarnation et qui amènera progressivement sa mère à partager cette pensée, celle qui reste naturelle et sauvage, qui communique avec l'arbre, réussissant ainsi à surmonter son deuil à un si jeune âge.



Dans cette histoire, il est beaucoup question de deuil, de la façon dont chacun appréhende ce passage.
Dawn se laissera complètement abattre et ne sera plus capable de faire quoi que ce soit hormis passer sa journée au lit à pleurer, ne s'occupant même plus de ses enfants ou des aspects matériels de la vie quotidienne comme faire les courses.
Ce sont ses enfants qui prennent le relais, qui deviennent à la fois le père et la mère de famille et le parent de leur propre mère, situation on ne peut plus troublante et hors du commun.
Et puis, Dawn finit par s'éveiller de nouveau à la vie, elle prend un travail, rencontre un homme : George, peut-être un nouvel amour, mais l'arbre est là, toujours implacable à se rappeler à son souvenir, que ce soit en envoyant dans la maison des grenouilles dans la cuvette des toilettes ou une chauve-souris dans la cuisine en pleine nuit.
L'arbre devient envahissant, ses racines ne cessent de croître et de rendre de plus en plus périlleuse la vie dans cette maison.
Il ne reste plus à Dawn que de devoir le faire abattre, mais là encore, la raison l'emporte-t'elle sur ses sentiments ?



Métaphoriquement, ce film est relativement beau et l'idée de traiter la période de deuil par le prisme d'un arbre est originale, tout comme la tempête à la fin du film qui dévaste tout et offre la possibilité de commencer une nouvelle vie ailleurs.
Charlotte Gainsbourg est très juste dans ce rôle de femme éplorée par la disparition de son mari et de mère soucieuse du bien-être de ses enfants une fois qu'elle se sera ressaisie.
Ce rôle lui va bien et elle le porte très bien, avec un jeu en retenu mais permettant de saisir les sentiments qui se battent à l'intérieur de son esprit et de son corps.
La révélation du film est Morgana Davies, une toute jeune fille qui incarne très bien Simone, l'enfant rebelle et sauvage qui cherche à être heureuse malgré la douloureuse perte qu'elle a connue et qui se bat bec et ongles pour sauver l'arbre auquel elle tient dans et dans lequel elle entend la voix de son père.
Quant à la musique de ce film, je n'ai retenu que les chansons d'ouverture et de fermeture, je ne suis même pas sûre qu'une bande originale ait été créée.
Il faut dire que c'est un film psychologique qui n'a pas besoin de musique pour accompagner les images.


"L'arbre" de Julie Bertuccelli est un beau film traitant du deuil et de la vie qui reprend ses droits dans une Australie sauvage où la nature est toute puissante et le fait savoir.
A voir pour la justesse de jeu des acteurs et les très belles métaphores qu'il contient.

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