dimanche 3 novembre 2013

Walking Dead Tome 3 Sains et saufs ? de Robert Kirkman et Charlie Adlard


Rick et son groupe de survivants quittent les abords d’Atlanta en quête de l’abri qui les protégera des attaques incessantes de morts-vivants. La chance leur sourit lorsqu’ils trouvent sur leur chemin un immense pénitencier laissé à l’abandon. Du moins, le pensent-ils… Car, une fois les alentours nettoyés, ils font la rencontre des résidents de la prison. (Delcourt)

Parce qu'ils viennent de tomber sur un prison, certes habitée par de nombreux zombies, Rick et son groupe commencent à rêver à un chez eux, un havre de paix, un endroit où tous pourraient enfin se poser et reprendre un simili de vie.
Rick est un optimiste : "Qu'est-ce qui te pousse à voir le bien partout dans notre situation ?", dans une telle situation cela relève du miracle, c'est pourquoi il fonde énormément d'espoir dans cette prison qui offre le double avantage de les abriter des rôdeurs et des hordes de zombies et pourrait leur permettre de cultiver un lopin de terre pour leur survie alimentaire.
Mais il est sans doute le seul à voir l'avenir aussi rose, Dale est le plus sage de tous mais aussi le plus pragmatique quant aux sentiments ressentis par chacun : "C'est comme si je n'avais plus d'émotions ... j'ai épuisé mes réserves.", quant à sa compagne Andrea elle prend la vie comme elle vient et profite de chaque instant, un carpe diem forcé par la situation et qui prend ainsi tout son sens : "Plus personne n'aura de bonnes années. Et si tu parles d'espérance de vie ... je pense qu'on est à peu près tous à égalité.".
Quant aux nouveaux personnages introduits dans le tome précédent, je trouve celui de Tyreese intéressant, ceci étant sans doute lié au fait qu'il est plus développé dans ce tome-ci par rapport à celui de Hershel.
Robert Kirkman continue avec son scénario à explorer les différentes facettes des réactions humaines : des couples se font, s'aiment dans l'urgence et là où ils le peuvent, d'autres souffrent en silence, d'autres font ressortir leur côté violent tandis que certains se découvrent une âme de leader et les implications d'être en quelque sorte le chef d'un groupe.
Mais Robert Kirkman est ici encore plus vicieux que précédemment, car dans cette prison il n'y a pas que des non morts, il y a aussi quatre prisonniers bien vivants qui sèment le trouble et la discorde dans le petit groupe de survivants, d'autant plus qu'ils apparaissent comme moins fous que ces derniers qui ont vécu beaucoup d'horreurs à l'extérieur.
Ce troisième volume est à mes yeux le plus violent pour l'instant de la série, l'horreur ne venant pas des zombies, ils ne sont pas là pour faire peur au lecteur, mais des hommes entre eux.
Les attaques de zombies ne sont jamais complètement effrayantes, mais les meurtres le sont eux beaucoup plus, avec des mares de sang occupant une bonne moitié de la bulle à chaque fois, comme si les auteurs cherchaient à rappeler que la violence et plus généralement le danger vient en premier lieu des humains entre eux et non des zombies les entourant.
Ce qui oblige Rick a instaurer une première règle dans ce nouveau monde : "Tu tues ? Tu meurs. C'est aussi simple que ça.".
Quant à la plume de Charlie Adlard, je la trouve maîtrisée, vive et violente, saisissant dans les cases le côté incisif et l'horreur de l'histoire et je ne peux qu'approuver, une fois encore, le choix des niveaux de gris pour la trame graphique.

"Sains et saufs ?" est un troisième volume qui pose de bonnes questions, confirmant ainsi la qualité de cette série qui, est-il encore besoin de le rappeler, ne s'intéresse pas aux zombies mais bien aux réactions de chacun face à une telle situation et qui est signée de deux noms incontournables dans l'univers des comics américains.

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