vendredi 16 septembre 2016

Black Messie de Simonetta Greggio


Dans les douces collines de Toscane, le Monstre de Florence a sauvagement assassiné sept jeunes couples entre 1968 et 1985. Cet horrible fait divers a inspiré films et romans, dont Le Silence des agneaux. Mais le principal suspect est mort en attendant un énième procès et le silence a recouvert toute l’histoire... Jusqu’au jour où filles et garçons recommencent à tomber, fauchés par un serial killer étrangement semblable à celui d’autrefois. Le Monstre est-il revenu ? A-t-on commis une erreur à l’époque ? 
Le capitaine des carabiniers Jacopo D’Orto mène l’enquête. Proche de la retraite, il n’a plus rien à perdre. Dans une course contre la montre, il fouille la fosse où la boue des mystères italiens s’est amassée. Depuis la Renaissance, le mal refait régulièrement surface dans ce pays qui semble béni des Dieux. L’Italie actuelle paraît pourtant purifiée de ses secrets… mais si, derrière les apparences, il n’y avait que chaos, violence et guerres de pouvoir ? "Une ville à rhizomes, comme le mal qui renaissait régulièrement de ses entrailles. Mais une ville qui avait imposé la langue Toscane à l'Italie entière." (Stock)

Après avoir lu, et avoir été déçue, par "Étoiles" et "Les mains nues" j'avais dit plus jamais du Simonetta Greggio.
Comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, j'ai décidé de laisser une ultime chance à cette auteur avec son nouveau roman, une enquête policière sur fond de meurtres sanglants à Florence (Florence, ah Florence !).
Et le miracle a eu lieu !
Quand Simonetta Greggio décide de se lancer dans le policier ça lui réussit !

Ce roman avait déjà deux atouts pour me plaire : en premier la couverture, un détail du "Printemps" de Botticelli ; en deuxième le lieu de l’action : Florence, une ville que j’aime énormément.
Mais ici, il n’est point question de Florence la magnifique mais plutôt de Florence la maléfique : "Une ville à rhizomes, comme le mal qui renaissait régulièrement de ses entrailles. Mais une ville qui avait imposé la langue Toscane à l'Italie entière.".
En matière de mal, il est question de l’affaire du Monstre de Florence, une série de sept double meurtres ayant eu lieu entre 1968 et 1985  et dont le ou les meurtrier(s) restent inconnu(s) à ce jour.
A noter que le Monstre de Florence a inspiré le personnage d’Hannibal Lecter créé par Thomas Harris.
Mais l’histoire se situe à notre époque et une série de doubles meurtres vient rappeler à tous celle du Monstre de Florence.
Le Monstre est-il revenu ou bien est-ce un imitateur ?
Pour mener l’enquête, Simonetta Greggio met en scène le capitaine des carabiniers Jacopo d’Orto, un homme honnête qui n’a pas eu la carrière qu’il méritait et qui aujourd’hui est proche de la retraite.
Et puis elle entrecoupe l’enquête par des chapitres consacrés à un professeur d’histoire américaine au lourd passé dont la fille adolescente vient de disparaître (fugue ou enlèvement ?), ou encore par les confessions du mystérieux Légion.
Simonetta Greggio a su créer des personnages forts à la psychologie très fouillée, son Jacopo est attachant par son honnêteté, sa droiture, sa volonté d’enquêter et de faire éclater la vérité au grand jour ; quant à son professeur Américain il traîne derrière lui un lourd passé dont l’écho résonne encore aujourd’hui.
Les personnages masculins sont particulièrement bien mis en avant, j’ai également beaucoup apprécié le personnage féminin secondaire de la médecin/biologiste légiste.
Simonetta Greggio m’avait auparavant déçue avec son style à l’eau de rose, ici il n’en est plus question car elle a recours à un langage cru et n’hésite pas à décrire, et à détailler, des scènes bien gores.
Elle a osé et cela lui a réussi à merveille.
Je ne reprocherai qu’une chose à ce roman c’est sa fin un peu bâclée car trop rapide, quelques questions restent sans réponse, le tout est expédié en quelques phrases et cela a légèrement terni ma bonne impression d’ensemble.
A moins que l’auteur n’ait en tête de réutiliser les personnages dans une autre enquête.
Je suis aussi mitigée sur l'explication donnée au comportement du tueur, en lien avec Charles Manson - qui décidément a suscité l'intérêt chez les écrivains en cette rentrée - et l'assassinat de Sharon Tate.
C'est la seule grosse ficelle dans ce roman qui m'a laissée sceptique.
Je parlais auparavant de la couverture que je trouvais très belle, sachez également qu’elle est très bien choisie mais pour cela il vous faudra lire ce roman, tout comme pour savoir le lien qu’il y a entre l’enquête et une chanson des Beatles.

"Black Messie" est un très bon thriller mené de main de maître par Simonetta Greggio qui m’a permis de me réconcilier avec cette auteur, comme quoi j’ai eu raison de lui laisser une dernière chance.



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