Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville. (AlloCiné)
Nous sommes
en 1919, dans une petite ville d’Allemagne.
Anna (Paula
Beer), comme tous les jours, se rend sur la tombe de son fiancé Frantz (Anton
von Lucke) mort dans les tranchées en France.
Mais ce
jour-là elle découvre qu’elle n’est pas la seule à venir fleurir la tombe.
Elle
découvre qu’Adrien (Pierre Niney), un jeune Français, est lui aussi venu pour
s’y recueillir, parce qu’il était ami avec Frantz.
Mais sa
présence déclenche les passions à la fois dans la ville et au sein de la
famille de Frantz.
Je n’ai
jamais caché que j’admirais depuis très longtemps le travail de François Ozon
et je manque très rarement la sortie de son nouvel opus (d’ailleurs si j’étais
actrice j’adorerai tourner avec lui).
Certains
diront donc que je ne suis pas objective dans mon propos, et bien tant pis pour
eux et que les grincheux restent où ils sont.
Mais quel
film magnifique ! Quelle belle et tragique histoire !
Déjà, il y a
la mise en scène, toujours très soignée chez François Ozon, mais ici plutôt que
d’utiliser certains de ses plans habituels il propose un travail sur la
lumière, la majorité du film étant en noir et blanc et certains passages en
couleur.
Sur le plan
esthétique c’est une réussite, un sans-faute, que dis-je, un chef d’œuvre (je
me calme, je ne m’emballe pas) !
Parce qu’en
se faisant, il traduit l’état intérieur des personnages et les sentiments qui
les habitent, et quand j’apprends que le recours au noir et blanc fut pour des
raisons économiques, je me dis que le hasard fait décidément parfois bien les
choses.
Dans ce
film, on retrouve certains des thèmes chers au réalisateur : la mort,
l’amour, ou tout du moins les premiers émois amoureux, mais les deux thèmes
centraux sont à mon sens le mensonge et le pardon.
Comme d’ordinaire,
François Ozon aime mettre en avant des personnages tourmentés, car Adrien est
loin d’être apaisé mentalement, et cette histoire cache bien évidemment des
secrets, car rien n’est simple dans les histoires mises en scène par ce
réalisateur.
Là où l’on
reconnaît également la patte de François Ozon, c’est dans le choix de ses
interprètes.
Dire que
Pierre Niney, pour rappel ancien plus jeune pensionnaire de la Comédie
Française et plus jeune lauréat du César du meilleur acteur, est excellent est
un doux euphémisme.
Il incarne
complètement Adrien, il l’habite, et prouve ainsi, s’il en était encore besoin,
qu’il est sans nul doute l’un des acteurs les plus talentueux de sa génération.
François
Ozon aime aussi découvrir des actrices, ici la révélation est sans conteste
Paula Beer, inconnue en France jusqu’alors mais cela ne m’étonnerait pas que
les réalisateurs se l’arrachent par la suite tant son jeu est bouleversant et
sa palette d’émotions grande.
J’ai aussi
énormément été touchée par le jeu d’Ernst Stötzner incarnant Hoffmeister, le
père de Frantz, et Maria Gruber incarnant Magda, la mère.
Il y a une
dimension tragique qu’ils incarnent parfaitement, il n’est pas question de
vaincus et de vainqueurs mais uniquement de parents qui ont perdu leur fils
unique et qui peu à peu retrouvent le goût à la vie grâce à cet ami Français.
Le
personnage qui m’a le plus marquée est celui d’Anna, non pas parce qu’elle est
une femme mais parce qu’elle est une personne qui va progresser, s’ouvrir et s’affranchir
de son passé pour oser s’offrir un présent et un futur, quelque chose qu’Adrien
n’aura pas la force de faire.
Le
personnage d’Anna est sans doute la plus belle promesse d’avenir dans ce film
où l’illusion règne pourtant en maître pendant une grande partie.
Car il y a
ce que l’on voit et ce que le réalisateur raconte, parfois ce sont la même
chose d’autres fois cela diffère.
Tu as raison, c'est un film sublime !
RépondreSupprimerAprès une pause estivale de cinéma je suis contente d'avoir repris sur ce film !
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