samedi 10 mars 2012

Bal de givre à New-York de Fabrice Colin


Anna Claramond ne se souvient plus de rien. Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte les assiduités du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger. De plus, des indices et des messages sont semés à son attention par l’insaisissable Masque, un fugitif recherché. Qui est son ennemi, qui est son ami ? Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire une fois retrouvée ? (Albin Michel Jeunesse)

L'ouverture de ce livre était prometteuse, la suite beaucoup moins à part le rebondissement final.

Anna vient d'avoir un accident et ne se souvient de rien hormis de son prénom, c'est au même moment qu'elle fait la rencontre de Wynter Seth-Smith, riche héritier de l'empire du même nom, avec une sensation étrange : "J'étais sûre de le connaître, certaine de ne l'avoir jamais vu."
Ce début était prometteur mais j'ai bien vite décroché.

Pour une amnésique, Anna se rappelle de son adresse, du chemin pour aller chez elle, de son majordome, bref dès qu'elle revoit quelque chose de connu tout lui revient en mémoire.
L'histoire commençait dès lors à perdre en crédibilité.
Et puis cela a continué par la suite.
Je n'ai pas aimé la vie de lycéenne d'Anna, l'auteur s'attarde trop sur la vie des jeunes gens aisés, cela n'apporte absolument rien à l'histoire, au contraire j'ai même eu l'impression qu'il s'était senti obligé de placer ses personnages dans un contexte de richesse et de luxure, et à quasiment aucun moment les personnages ne côtoient le "petit peuple", autant dire que cet élitisme ne m'a pas plu du tout.
Ensuite l'histoire sombre trop dans la mièvrerie amoureuse, Anna finit par dire : "Peu à peu, j'en vins à me considérer comme une princesse de roman à l'eau de rose.", le problème c'est que l'auteur l'a effectivement transformée en princesse de roman à l'eau de rose, cette histoire d'amour est d'une facilité déconcertante et ne repose que sur des clichés maintes fois utilisés en littérature. J'ai commencé à m'ennuyer pendant cette partie du roman à force de ne rien voir venir côté action et rebondissement.
Jusqu'à l'arrivée du personnage du Masque, là au moins il y a un peu plus d'action, le problème c'est que cela m'a mise sur la piste du rebondissement final.
Les ficelles déployées par l'auteur ne sont donc pas très subtiles et ne renouvellent absolument pas l'éternelle lutte entre la Vie et la Mort.
Les personnages ne sont pas non très attachants, Anna est trop insaisissable et incapable de réfléchir toute seule pour s'attirer la sympathie du lecteur, Wynter est bien trop beau pour être honnête et crédible, il est manipulateur et n'invite pas du tout au rêve.
De plus, Fabrice Colin a un style d'écriture en phrases courtes et cela m'a gênée lorsque j'ai commencé cette lecture.

J'ai trouvé deux points positifs à cette lecture.
Le premier concerne le lieu de l'histoire : la ville de New-York.
L'auteur a choisi de lui donner un côté irréel en s'inspirant des bâtiments existants mais en déformant la réalité, c'est à la fois une bonne chose car cela donne une dimension irréelle à son histoire et s'accorde assez bien avec le titre du livre et à la fois une mauvaise chose, car cela peut mettre sur la piste du dénouement final.
L'aspect positif l'emporte tout de même sur l'aspect négatif et permet de rendre un peu d'intérêt à cette histoire : "Les toits de New York, sur les bords de l’Hudson, dessinaient sous la brume un patchwork éblouissant. Partout, des géants d’acier et de verre se frayaient un chemin vertical entre des lacis de ponts aériens. Des faisceaux argentés fouaillaient le ciel."
Le deuxième concerne l'épilogue de l'histoire et le rebondissement final.
C'est même là que réside tout l'intérêt de ce livre et son originalité.

En conclusion, cette histoire comporte trop d'inconnues pour l'héroïne et du même coup pour le lecteur.
Elle commence bien mais a très vite cessé de me captiver par manque d'action et de rebondissement, d'autant plus que l'héroïne n'est pas attachante du tout et que j'ai été mise assez rapidement sur la piste du dénouement.
C'est trop confus car mal maîtrisé par l'auteur, trop mièvre car celui-ci a privilégié une histoire d'amour à classer dans la série Harlequin, la construction de cette histoire étant à l'image du New-York imaginé par Fabrice Colin : en verre, fragile, facilement cassable et s'auto-détruisant par elle-même.
La lecture devient intéressante uniquement à l'épilogue, ce qui est fort dommage pour un roman.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge New-York en littérature 2012

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