lundi 26 mars 2012

Dans mes yeux de Bastien Vivès


" Depuis le moment où tu es venu me chercher devant la fac, j'avais envie de t'embrasser.
On parlait, on parlait, mais tu ne m'embrassais pas... "

Il la rencontre, un soir, dans une bibliothèque universitaire. Elle est étudiante, elle est séduisante, elle l'émeut immédiatement. Il va entreprendre de la conquérir, sans brusquerie, à pas comptés... De lui, on ne saura rien, ou presque. Mais l'on saura tout, en revanche, de la manière dont il la découvre et l'observe, dont il la désire, et de sa manière à elle de s'exposer, parfois plus et parfois moins, à ce regard masculin saisi par le sentiment amoureux. (Casterman)


Une nouvelle fois, Bastien Vivès aborde les sentiments amoureux mais d'une façon novatrice, tant par le dessin que par son style narratif.

"Depuis le moment où tu es venu me chercher devant la fac, j'avais envie de t'embrasser. On parlait, on parlait, mais tu ne m'embrassais pas ..."
En effet, l'histoire est écrite en caméra subjective, c'est-à-dire du point de vue du garçon, un narrateur silencieux dont le lecteur ne verra jamais le visage ni se saura jamais le nom.
Le lecteur va vivre cette histoire d'amour à travers les yeux du garçon et ne verra que la fille, sans jamais là non plus en connaître le nom.
Il n'y a qu'elle, avec son côté irrésistible et gauche, ses arabesques et la sensualité qui s'en dégage, terriblement attachante et touchante et qui scotche le lecteur au récit dès sa première apparition.
Cela tend à prouver, après "Amitié étroite", la forte dimension cinématographique dans l'oeuvre de cet auteur.
De plus, Bastien Vivès a fait tomber les codes de la bande dessinée en offrant un livre gommé de cases ou de bulles, le tout dans un style très minimaliste, et avec des dessins uniquement réalisés aux crayons de couleur.
Visuellement, cet album est une pure merveille et un régal à lire.
Je ne le qualifierai tout de fois pas de parfait, car j'ai trouvé la fin trouble et un peu en-deçà du reste de l'histoire.
J'aurai aimé un peu plus de clarté, ou un peu moins de trouble de l'héroïne, en tout cas pas une fin aussi insaisissable que celle-là.
Et puis, alors que l'intégralité de l'oeuvre est visuellement splendide, je trouve que la couverture ne reflète pas la qualité des dessins, du graphisme et des couleurs.
Une couverture est pourtant un élément important pour un livre, celle-ci pourrait presque rebuter une personne ne connaissant pas l'univers graphique de Bastien Vivès.

Dans un style graphique et narratif différent d'"Amitié étroite", Bastien Vivès livre avec "Dans mes yeux" un album très touchant, un beau bijou à découvrir et à lire sans modération.

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