Gordon Cloade est mort fort à propos sous les décombres de sa villa ravagée par le Blitz. Il laisse à sa jeune veuve, Rosaleen, une fortune colossale et cela, évidemment, ne fait pas l'affaire du clan Cloade qui se voit, d'un seul coup, spolié par l'intruse. Or le bruit court que le premier mari de Rosaleen ne serait pas mort, ce qui, bien entendu, aurait pour effet d'annuler le second mariage... Ces situations troubles sont pain bénit pour les maîtres chanteurs. En voici justement un qui fait chanter la jeune femme. Pas très longtemps : en lui portant son breakfast, la petite bonne de l'auberge où l'individu est descendu trouvera, dans sa chambre, un bien vilain spectacle... (Le Livre de Poche)
Cette aventure mettant en scène le
détective belge Hercule Poirot se distingue par une arrivée tardive de ce
dernier dans l’histoire, exception faite du prologue, permettant ainsi au
lecteur de se familiariser avec les personnages et l’intrigue qui se met en
place.
Comme d’ordinaire avec un roman
d’Agatha Christie, qui dit Hercule Poirot dit meurtre, qui dit meurtre dit
coupable et qui dit coupable dit en principe qu’il y a une jeune et belle veuve
dans l’affaire.
Ici, la jeune veuve c’est Rosaleen
Cloade, veuve de Gordon Cloade, et déjà veuve de Robert Underhay, enfin
potentiellement car ce dernier serait mort au Nigeria mais cette information
serait à manipuler avec précaution.
Gordon Cloade est donc mort, sans avoir eu le temps de modifier son testament : "La vérité, c'est que quelque soit le danger, on ne croit jamais qu'on comptera au nombre des victimes. On se figure toujours que la bombe est pour le voisin !".
Gordon Cloade était un homme riche,
et dont la famille avait pris l’habitude de vivre à ses crochets, autant dire
qu’ils voient tous d’un très mauvais œil cette veuve qui hérite de toute la
fortune et qui, à leurs yeux, manque totalement de classe, d’élégance, de
culture et est surtout sous la coupe de son frère, le séduisant David Hunter.
Je dis bien séduisant car moi-même
j’avoue avoir été légèrement sous le charme de ce personnage (j’ai une tendance
fleur bleue sur les personnages masculins dans les romans).
Je ne suis pas la seule à être sous
le charme, Lynn Marchmont partage ce point de vue et même plus, car elle
pourrait être prête à remettre sa relation avec Rowley Cloade en question : "La Lynn qui était revenue n'était point celle qui était partie. Elle avait changé.".
Survient un maître chanteur et ce qui
devait arriver arrivât : il est retrouvé mort dans la chambre qu’il avait
louée à l’auberge du village.
L’une des forces de ce roman
policier, c’est le fait que l’intrigue ne se déroule réellement que sur la
deuxième moitié du roman tandis que la première est consacrée à mettre en place
l’histoire et les personnages.
Ceci est bienvenu car la famille
Cloade est importante et il faut un petit temps d’adaptation pour retenir les
noms et ne pas confondre les personnages entre eux.
Agatha Christie est ingénieuse et
elle le démontre une fois de plus avec cette intrigue.
Même un lecteur attentif laissera
échapper les subtilités et les indices noyés dans les lignes, et je m’en suis
voulue à la fin car si j’avais fait un peu plus attention au cours de ma
lecture (i.e. si je n’avais pas été complètement obnubilée par l’intrigue)
j’aurais vu des indices qui m’auraient mise sur la bonne piste plutôt que m’en
éloigner.
Le seul bémol que j’apporterais à
cette lecture vient de l’édition, vieille (Club des Masques), dans laquelle je
l’ai lu ce roman.
J’en suis mécontente car il y a des
fautes d’orthographe et des coquilles, ce que je trouve inadmissible.
"Le flux et le reflux"
d’Agatha Christie ne se distingue pas par une intrigue originale mais par un
retour sur les faits passés pendant la première moitié du roman qui permet au
lecteur de s’accaparer l’histoire et de suivre avidement le déroulement de
l’intrigue dans la deuxième, se laissant ainsi prendre au piège tendu par
Agatha Christie.
Livre lu dans le cadre du challenge Agatha Christie
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