"Ah ! Ca ira, ça ira, ça
ira !
Les aristocrates à la lanterne
Ah ! Ca ira, ça ira, ça
ira !
Les aristocrates on les pendra !"
(Petit anachronisme, car ce couplet
n’a été chanté qu’après le 14 juillet 1790.)
(En France, on aime les chants
menaçants : entre ça et "La Marseillaise" …)
Peuple affamé, peuple en colère …
Quarante jours plus tôt, les Etats
Généraux se sont réunis à Versailles et ont décidé d’écrire une nouvelle
Constitution (en France, on aime remettre tout à plat et recommencer), et le 9
juillet l’assemblée à Versailles s’est proclamée Assemblée Nationale
Constituante (en France, on aime donner des noms pompeux aux institutions).
A Paris, la rumeur se répand le 13
juillet que les troupes royales vont entrer en force dans la capitale pour
mettre les députés aux arrêts (le Roi, il n’a pas franchement aimé l’Assemblée
Nationale Constituante et la veille il a renvoyé Necker, son contrôle général
des finances, banquier populaire par-dessus le marché).
Au matin du 14 juillet, des émeutiers
(artisans et commerçants) se rendent à l’hôtel des Invalides, en quête d’armes,
et le gouverneur cède en leur ouvrant les portes.
C’est désormais armés que les
émeutiers décident de se rendre à la Bastille, où la rumeur prétend que la
poudre aurait été entreposée (en France, on réagit très vite à la rumeur), et
il faut dire que le peuple avait aussi un compte à régler avec ce bâtiment.
Le marquis de Launay, gouverneur de
la Bastille, tente de garder le contrôle de la situation en s’engageant à ne
pas tirer sous réserve que les émeutiers ne cherchent pas à entrer dans la Bastille,
et essaye de gagner du temps en retenant trois délégués des émeutiers à
déjeuner (en France, manger c’est important).
Mais une explosion se fait entendre,
la foule crie à la trahison et pénètre dans l’enceinte de la Bastille, de
Launay perd son sang froid et ouvre le feu, c’est un carnage.
Arrivent deux détachements de gardes
françaises qui décident de se rallier aux émeutiers.
Ils ont de l’expérience, de Launay
décide de faire sauter les magasins de poudre et d’ouvrir le feu à outrance,
mais la garnison de la Bastille décide de parlementer et les émeutiers prennent
alors la Bastille, déçus de n’y trouver que quelques prisonniers de peu
d’importance.
Le marquis de Launay tente de se
suicider, se rate, est traîné dans les rues de Paris avant d’être décapité par
un boucher et sa tête promenée sur une pique.
C’est le basculement de la Révolution
dans la violence car désormais cela deviendra une habitude d’exhiber au bout
d’une pique les têtes des personnes assassinées.
Le soir du 14 juillet, Palloy réunit
800 ouvriers et s’attache à démolir la forteresse.
A Versailles, Louis XIV indique "Rien"
dans son journal à cette date, mais il ne s’agit que du résultat de sa chasse.
Le 14 juillet 1790 deviendra la Fête
de la Fédération et en 1880 le 14 juillet deviendra la Fête Nationale de la
France.
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