mercredi 29 novembre 2017

Dunkerque (Dunkirk) de Christopher Nolan

       
     

Le récit de la fameuse évacuation des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940. (AlloCiné)


Christopher Nolan se lance dans un film historique, une première pour ce réalisateur, en s’attachant au récit de l’évacuation des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940, un épisode de la Seconde Guerre Mondiale dont on ne parle que peu souvent et connue sous le nom d’Opération Dynamo.
Pour la faire courte, les troupes alliées sont coincées dans la poche de Dunkerque, le seul moyen de les évacuer est par voie maritime mais cela est très compliqué par les incessants bombardements aériens.
Pour avoir une chance de rebondir et modifier le cours de la guerre, la Grande-Bretagne décide d’évacuer les troupes en ciblant un nombre de personnes jugé suffisant pour préparer une contre-offensive et fait pour cela appel à toutes les ressources maritimes possibles, particulièrement les voiliers appartenant à des civils.
L’appel sera entendu, les bateaux viennent nombreux et l’opération est un succès, le nombre d’évacués étant plus important que celui escompté, ce qui a permis de reconstituer une armée pour l’issue que l’on connaît quelques années après.


Même dans un film historique Christopher Nolan garde sa marque de fabrique en ayant recours à trois espaces temps différents : sur terre avec les soldats attendant d’être évacués sur la plage, sur mer avec l’armée Anglaise et les civils pour l’évacuation, et dans les airs avec l’aviation Anglaise faisant le tout pour le tout afin de faciliter l’évacuation par voie maritime.
Evidemment le laps de temps n’est pas le même pour ces trois classes, c’est nettement moins retors que dans ses autres films mais cela nécessite tout de même un minimum d’attention pour ne pas se perdre.
La qualité de l’image est particulièrement belle, Christopher Nolan a soigné sa mise en scène et a tourné en 70 mm Imax et Super Panavision 65 mm, comme Quentin Tarentino pour "Les huit salopards" à titre d’exemple. Sur le papier, et techniquement, c’est merveilleux, le hic c’est que les copies sont réduites à du 35 mm ce qui conduit à un appauvrissement de la qualité.
Et si comme moi vous l’avez vu sur un écran de cinéma, certes, mais de taille modeste, et bien j’ai trouvé le résultat final trop écrasé et je n’ai pas pu l’apprécier à sa juste valeur.
C’est un peu dommage car les scènes de batailles sont impressionnantes, qu’elles prennent place dans les airs ou sur mer, à tel point que j’ai presque eu la sensation d’être prisonnière du bateau qui coule et de me retrouver à me débattre pour l’extraire des flots.
Je dis bien presque car à mon avis si j’avais vu le film en condition réelle cela aurait été effectivement le cas.
Si les batailles sont impressionnantes, elles ne sont pas sanglantes, elles gardent toutefois un caractère de violence et permettent de saisir toute l’horreur de la situation pour les soldats à ce moment-là, qui se sont vus mourir plusieurs fois et qui ont assisté, impuissants, à la mort de centaines d’autres. 


L’aspect surprenant de ce film, c’est qu’il est complètement déshumanisé car aucun personnage n’est connu ni présenté sous un nom, hormis de rares exceptions comme le Commander Bolton.
La volonté du réalisateur en agissant ainsi est bien évidemment de faire primer les événements sur l’individu, il fait ici un film historique et pas l’histoire d’un soldat en particulier.
Quelques habitués de Christopher Nolan sont présents à l’écran, comme Tom Hardy (décidément plus je vois cet acteur plus j’apprécie son jeu) ou Cillian Murphy.
Quelques grandes têtes d’affiche sont présentes, à l’image d’un Mark Rylance ou d’un Kenneth Brannagh particulièrement inspiré, pour une bonne partie du casting Christopher Nolan a fait appel à la jeune génération, dont certains ne sont pas connus voire même dont il s’agissait de la première fois à l’écran (Harry Styles, il paraît qu’il est connu, pas de moi en tout cas).
J’en citerai deux, Fionn Whitehead et Barry Kheogan, je les ai trouvés juste et ils collaient bien avec leur personnage.
Le casting est en tout cas de qualité, mais là aussi c’est habituel chez ce réalisateur.


Pour sa première incursion dans ce genre, Christopher Nolan a visé juste avec "Dunkerque", un film plutôt bien construit et méticuleux dans sa reconstitution historique.


       
     

       
     

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