mardi 28 novembre 2017

Valérian et la cité des mille planètes (Valerian and the City of a Thousand Planets) de Luc Besson

       
     

Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargés de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l'avenir de l'univers. (AlloCiné)


Dire que j’attendais avec impatience cette adaptation est un doux euphémisme.
Le souci, c’est que Luc Besson est capable du meilleur comme du pire.
Et puis il y a toutes ces discussions autour du film et de son réalisateur, ceux qui contestent sa cité du cinéma et les autres qui applaudissent son initiative.
Je fais partie de la deuxième catégorie, mais il faut reconnaître que Luc Besson a tout de la mentalité Américaine et que cela passe mal en France.
Le Français n’aime pas être bousculé dans ses certitudes, ses habitudes, et sa haute opinion qu’il se fait sur le septième art. Le but ici n’est pas de polémiquer mais bien de parler du film, entrons donc dans le vif du sujet.


Ce film, Luc Besson en rêvait depuis des années.
Nous aussi, lecteurs inconditionnels de la bande dessinée signée Pierre Christin et Jean-Luc Mézières.
Heureusement que Luc Besson a su être patient, ce film n’aurait pas pu être réalisé par le passé, il fallait laisser le temps à la technologie d’évoluer pour rendre justice au merveilleux univers créé dans la bande dessinée.
Et je crois bien qu’en dehors d’un réalisateur Américain aucun cinéaste Européen n’aurait été en mesure de le faire, hormis Luc Besson.
Visuellement, ce film est une pure merveille et un concentré de technologie, de ce qui se fait de meilleur dans ce domaine. Je l’ai pour ma part vu en 3D, cette technologie apporte un réel plus et est complètement justifié tant l’univers est riche de détails.
D’un autre côté, visuellement le film envoie tellement du lourd que cela frôle la fatigue visuelle tant l’attention doit être constante du début à la fin. Certes, Luc Besson avait déjà su innover avec "Le cinquième élément", ici il repart sur cette base et utilise les améliorations de la technologie. N’empêche, il fallait avoir le culot et les moyens de le faire.
Les mauvaises langues critiqueront en disant que l’histoire n’est qu’une pale resucée de celle du "Cinquième élément", avec la lutte entre le bien et le mal, que les effets visuels n’ont rien à envier à ce précédent film, et que Luc Besson s’est contenté de plagier "Avatar" de James Cameron, notamment avec la peuplade pacifique aux douces teintes bleues lors de la scène d’ouverture.
Personnellement je préfère le style de Luc Besson, je n’aime ni James Cameron ni ses réalisations, et je ne m’en cache pas.


L’histoire est en grande partie issue de "L’ambassadeur des ombres", l’un de mes tomes préférés, mais elle mêle aussi d’autres thèmes repris dans la série.
Pour l’avoir lue en grande partie, je trouve que le scénario respecte bien l’esprit de la bande dessinée et que certaines innovations sont bienvenues.
Je craignais que l’esprit ne soit pas respecté, l’honneur est sauf et le film a su garder les bons ingrédients de cette série.
Dans la bande dessinée, il est souvent question d’oppression, de liberté, de disparition de peuplades, la lutte universelle entre le bien et le mal (Dieu fait même une apparition), pour ceux qui reprochaient ce thème trop facile désolée mais c’est aussi le cas dans la bande dessinée.
La scène d’ouverture du film est très belle et bien conçue, sur fond de Space Oddity, hommage à David Bowie, le réalisateur retrace en quelques images la conquête spatiale jusqu’à la création de Point Central, la station regroupant toutes les créatures de l’univers.
A ce stade, il faut que j’avoue que j’allais aussi voir le film pour y découvrir mes chouchous d’amour, j’ai nommé les Shingouz.
Au cas où vous ne le sauriez pas, je voue une passion pour ces êtres sympathiques et roublards qui me font toujours rire.
Ils ne sont pas dénaturés à l’écran, ouf !
Le personnage de Laureline est assez proche de celui de la bande dessinée, c’est une jeune femme forte avec du caractère, qui sait ce qu’elle veut, et qui n’hésite pas à remettre à sa place le parfois balourd Valérian.
Laureline, c’est le personnage féminin typique que l’on retrouve dans le cinéma de Luc Besson, à l’instar d’une Nikita ou d’une Mathilda.
Luc Besson aime ce genre de personnage, cela se ressent dans le scénario et la place accordée à cette touche féminine qui n’en est d’ailleurs plus une tant elle est présente dans tous les plans.
Grosse déception quant au personnage de Valérian, il n’a jamais été hyper fute-fute et il a un cœur d’artichaut, mais là il est un sombre crétin doublé d’un coureur de jupon et harceleur d’une pauvre Laureline qui le repousse à plusieurs reprises (mais en bon relou il insiste. Après le harcèlement de rue, voici le harcèlement de navette).


Là où le bât blesse sérieusement, c’est le casting.
Certains rôles secondaires sont plaisants, comme Alain Chabat, par contre d’autres ne servent pas à grand-chose, juste à faire plaisir aux amis invités pour quelques jours de tournage, à l’image de Rihanna et son personnage de Bubble.
C’est très Américain les caméos, si cela apporte quelque chose au film ou ne le dégrade pas, pourquoi pas, mais si c’est juste histoire d’attirer les foules parce qu’il y a untel c’est juste se faire plaisir.
Cara Delevingne n’est pas vraiment une actrice, cela se voit à l’écran qu’elle a quelques lacunes en interprétation, et encore qu’elle arrive à ne pas s’en sortir trop mal, il faut dire que son personnage est bien construit et lui permet de se glisser dedans aisément et de camoufler ses faiblesses.
Par contre Dane DeHann n’est pas non plus un véritable acteur et il joue comme un pied.
Non seulement il ne cadre pas physiquement avec le personnage de Valérian, mais il ne dégage rien : aucune émotion, aucune présence, aucune prestance.
Quelle monumentale erreur de casting qui vient gâcher le film. Je lui conseille vivement de changer de métier, franchement il transpire la nullité, ce qui est encore pire que la médiocrité car cela ne peut s’arranger avec le temps.
Eric Serra n’a pas signé la musique, et bien cela s’entend car la bande musicale est nettement en-dessous et Luc Besson avait habitué à plus soigner cet aspect de ses films.


"Valérian et la cité des mille planètes" est un bon film d’effets spéciaux et une adaptation correcte de la bande dessinée, dommage que le casting soit si inégal et gâche l’ensemble.


       
     

       
     

4 commentaires:

  1. Je suis encore moins convaincue que toi.
    Visuellement, c'est beau et pis voilà.
    Le scénario est foutraque et attendu. L'interprétation est foireuse. Même Clive Owen joue comme une godasse.
    Voilà un film à oublier très vite !

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    Réponses
    1. Ah ... il y a Clive Owen ?
      Hum ... je ne connais pas bien cet acteur ...
      Ah ça l'interprétation ...

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    2. Oui, c'est le méchant militaire ! :)

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