lundi 20 novembre 2017
Quatre sœurs - Tome 1 Enid de Malika Ferdjoukh
Enid doit faire dix-sept pas de l'abribus jusqu'à l'impasse de l'Atlantique qui mène à sa maison, la Vill'Hervé.
Un de moins que l'été dernier.
La preuve que ses jambes allongent, donc qu'elle a grandi. N'empêche qu'elle est toujours la plus petite des cinq soeurs Verdelaine. Personne ne la croit quand elle dit qu'elle a entendu un fantôme hurler dans le parc et faire de la musique. Ni Charlie, trop occupée à réparer Madame Chaudière pour l'hiver et à arrêter de fumer pour faire des économies. Ni Bettina et ses copines Denise et Béhotéguy, dites DBB (la Division Bête et Bouchée), concentrées sur leur nombril. Ni Geneviève, mobilisée par son propre secret très difficile à préserver. Ni Hortense, plongée dans la rédaction de son journal intime. Ni Tante Lucrèce qui n'écoute qu'Engelbert Humperdinck, son crooner préféré. Ses parents la croiraient peut-être, mais ils sont morts depuis dix-neuf mois et vingt-deux jours. Swift, sa chauve-souris, l'écouterait sûrement mais elle a disparu dans la tempête, la nuit où le vieux sycomore du parc s'est mis à faire le poirier au fond du puits. (L'école des Loisirs)
Dans ce premier tome, le lecteur fait la découverte de la Vill'Hervé, sise impasse de l'Atlantique : "Et commence l'impasse de l'Atlantique. Un sentier ainsi baptisé par les cartes routières car il finit dans l'océan du même nom.", lieu d'habitation des cinq sœurs de la famille Verdelaine.
Orphelines depuis la mort de leur parent dans un accident, c'est Charlie, l'aînée et seule adulte, qui assure la bonne tenue de la maisonnée.
Mais Charlie est tout de même bien jeune pour assurer à elle seule une famille, d'autant qu'il lui faut jongler entre son métier, la chaudière qui menace de lâcher en plein hiver, la villa qui tombe en ruine, la tante Lucrèce qui pointe son nez de temps à autre, son petit ami Basile médecin, ses quatre sœurs et les animaux de la maison.
Ici, il est question d'Enid, la plus jeune de la famille, celle qui a le moins connu les parents, et qui partage une amitié avec un garçon de son âge mais aussi les deux chats de la maison : Roberto et Ingrid, et Swift, une chauve-souris.
Enid a certes une imagination débordante, mais elle n'a pas rêvé les bruits mystérieux qu'elle entend, et elle en est sûre : il y a un fantôme à la Vill'Hervé : "Elle n'avait pas rêvé, elle le savait. Elle avait entendu un fantôme. Mais convaincre les grands c'était comme vouloir qu'un chewing-gum mâchouillé une heure conserve son goût du début.".
Et là voilà qui fonce tête baissée pour découvrir le fantôme et son mystère, et qui sait si elle n'y parviendra pas, et si cela ne la fera pas grandir un peu plus : "Quand on rencontre l'Eternité à neuf ans et demi,on ne craint plus grand-chose.".
Cela fait longtemps que j'entends parler de ce roman, c'est aussi ma deuxième lecture de cette auteur après "Broadway Limited".
La famille Verdelaine est extrêmement attachante, les cinq sœurs, malgré un titre ne faisant état que de quatre, sont toutes différentes les unes des autres mais on ressent une grande complicité et un amour profond entre elles.
J'ai été un peu surprise car le titre laisse présager qu'il va être beaucoup question d'Enid et au final elle n'est pas forcément le personnage central de ce tome.
Ce procédé sera utilisé dans les autres volumes composant cette série.
L'écriture est agréable, l'histoire est très plaisante, avec beaucoup de bons sentiments même si je doute un peu de la faisabilité de ce mode de vie, mais c'est bien évidemment mon regard d'adulte qui me permet de le dire, plus jeune j'y aurai sans doute moins fait attention.
Ce roman a aujourd'hui plusieurs années mais il a le mérite de ne pas vieillir et de rester intemporel.
"Quatre sœurs" est une belle découverte de Malika Ferdjoukh, un roman jeunesse que je conseille à tout âge pour passer un bon moment au sein de la famille Verdelaine.
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