dimanche 21 janvier 2018

Breaking the wall de Claire Gratias


Berlin, juillet 1989. À l'Est, Markus Schloss se mure brutalement dans un silence incompréhensible et rumine un passé douloureux. À l'Ouest, Klaus Weber accepte pour la première fois de raconter son histoire à une documentariste française. À la croisée de leurs deux destins, une même jeune fille, Anna, dont le Mur a brisé les rêves. Et pour tous les trois, l'ombre de la trahison et la volonté de comprendre. (Syros)

Mon regard a été attiré par ce livre sur un présentoir de la bibliothèque, l'histoire et le thème m'ayant intéressée je l'ai donc emprunté.
L'histoire alterne entre plusieurs récits, d'abord en 1989 avec du côté Est Markus, victime d'un accident vasculaire cérébral, et du côté Ouest Klaus, racontant pour la première fois comment il a pu passer d'un côté à l'autre à une documentariste Française; puis avec le journal intime d'Anna, plusieurs années en arrière, une jeune femme que les deux hommes ont connu et dont le Mur a brisé ses rêves.
L'introduction du récit est mystérieuse, elle ne prendra un sens qu'à la fin, et comme moi vous irez sans doute la relire pour l'apprécier pleinement.
J'ai beaucoup apprécié cette histoire, d'abord parce qu'elle se passe en Allemagne en 1989, quelques jours avant la chute du Mur, un événement qui m'a marquée enfant, mais aussi parce qu'il est plutôt rare de trouver - en tout cas pour ma part - en littérature des romans traitant de la vie à cette époque à la fois du côté Est et du côté Ouest.
Ce roman a le mérite de proposer les deux points de vue ainsi que d'aborder la police secrète régnant à l'Est et espionnant toute la population pour notamment éviter les fuites à l'Ouest.
Klaus a pu fuir, mais le prix à payer fut cher et aujourd'hui, comme beaucoup d'autres, il rêve de la chute du mur et d'une réunification des deux côtés : "Je trouve que l'Allemagne a payé bien cher le prix de la Seconde Guerre mondiale. Depuis vingt-huit ans, elle souffre dans sa chair et doit continuer à vivre coupée en deux, déchirée par une blessure qui ne guérit pas.".
Au milieu de ces hommes il y a Anna, dont le récit est proposé par le prisme de son journal intime, une jeune femme touchante avec ses rêves et ses envies, mais dont le destin sera lui aussi cruel à cause du Mur et de la Stasi.

Ce roman jeunesse a reçu plusieurs prix littéraires historiques, c'est amplement mérité car le sujet est très bien traité, complètement à la portée d'un public jeune, et les personnages sont attachants.
J'ai apprécié la construction narrative ainsi que le style de Claire Gratias, je ne regrette absolument pas de l'avoir emprunté en grande partie pour sa couverture et son titre rappelant la chanson "The Wall" de Pink Floyd, cela m'a permis de découvrir cette auteur jeunesse dont je chercherai à lire d'autres romans.
J'ai trouvé tout à fait ce que je cherchais dans ce récit qui, mine de rien, est bien documenté sur les conditions de vie à Berlin Est.
Même si une bonne partie de l'histoire est dramatique, l'auteur réussit à finir sur une forme de note d'espoir, je trouve cela appréciable et pas forcément évident de prime abord étant donné le thème traité.
Au passage, ce n'est pas la première fois que je lis un roman édité chez Syros et je constate à chaque fois que cette maison d'édition propose des auteurs et des textes de qualité, à recommander pour tous ceux, notamment les adolescents, qui chercheraient une bonne maison d'édition jeunesse pour y piocher leurs prochaines lectures.

Je conseille la lecture de "Breaking the wall" de Claire Gratias à tous ceux, jeunes ou moins jeunes, cherchant un récit historique sur le Mur de Berlin et la vie du côté Est de la fin des années 60 à la chute du Mur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire