samedi 6 janvier 2018
Deux sœurs pour un roi de Philippa Gregory
Introduite au palais de Westminster, à l'âge de 14 ans, Marie Boleyn est séduite par le roi Henri VIII auquel elle donnera deux enfants. D'abord éblouie par le jeune souverain, elle comprend très vite qu'elle sert d'appât au milieu des complots dynastiques. Quand l'intérêt du roi pour elle s'émousse, le clan Boleyn demande à sa soeur et rivale, Anne, de le séduire à son tour. (Editions l'Archipel)
Les sœurs Boleyn ont décidément beaucoup inspiré les œuvres de fiction : leur soi-disant rivalité, leurs amours, leurs scandales, leur diabolique famille.
Philippa Gregory s'attaque ici à la rivalité entre Marie et Anne Boleyn : "Je suis née pour être votre rivale, répliqua-t-elle posément, et vous, la mienne. Nous sommes sœurs, n'est-ce pas ?", toutes deux ayant été la maîtresse de Henri VIII, l'une lui ayant donné deux enfants illégitimes, l'autre ayant accédé au trône après son mariage et la rupture avec Rome, qui laissera une fille, future reine d'Angleterre, et dont le destin sera tragique.
C'est très manichéen : la gentille blonde et la méchante brune, l'oie blanche et la renarde calculatrice.
La famille Boleyn est présentée comme calculatrice, n'hésitant pas à pousser les filles dans le lit du roi pour s'obtenir de bonnes grâces : "Ma famille jugeait la situation idéale : la nuit, le roi possédait dans son lit la Boleyn féconde; le jour, la Boleyn intelligente évoluait à son bras et le conseillait.", et sans égard face à la candide Marie qui raisonne avec son coeur plus qu'avec sa tête : "Vous sourirez, même avec un cœur brisé, car vous êtes une femme, une courtisane et une Howard, ce qui fait de vous, trois fois, la créature la plus dissimulatrice de la création.".
L'histoire est racontée par Marie, celle-ci apparaît très contrastée par rapport à sa sœur, elle ressent des émotions contrairement à Anne qui est présentée comme un coeur de pierre : "Vous n'êtes que passion, sentiments et désir : cela me rend furieuse.".
C'est une représentation très facile, trop facile même, car la réalité était sans doute plus nuancée que cela.
Et il est facile de faire apparaître Anne comme une manipulatrice croqueuse d'homme, couchant avec son frère lui-même attiré par des hommes; et Henri VIII comme un monarque cruel, versatile et coléreux, dont l'Histoire ne retient essentiellement que ses épouses et leur triste sort.
Mais voilà, il fallait bien raconter une histoire et que le lecteur s'attache à l'un des personnages, Marie en l’occurrence, la seule gentille avec un cœur de toute cette galerie de courtisans vils flatteurs pour obtenir quelques grâces royales.
"L'erreur n'a point sa place à la cour.", si Marie arrive toujours à s'en sortir grâce à sa bonne nature il n'en va pas de même pour Anne qui connaîtra le sommet de la gloire et dont la chute sera inversement proportionnelle à son ascension.
Je connais assez bien l'histoire des Boleyn et de la cour de Henri VIII, autant dire que l'auteur s'est permise de prendre des libertés par rapport à la réalité historique mais étrangement cela passe ainsi.
C'est un peu le mystère de cette lecture, l'histoire n'est pas franchement originale, le style n'est pas flamboyant, mais ça se lit bien et vite malgré le nombre de pages.
Je n'approfondirai sans doute pas cette lecture en regardant l'adaptation cinématographique qui en a été faite, là encore de nombreuses libertés ont été prises.
"Deux sœurs pour un roi" reste une lecture de divertissement qui se lit bien malgré un manque de profondeur et de nombreuses facilités.
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C'est exactement ça ! Facile, de piètre qualité, mais une lecture très divertissante !
RépondreSupprimerDisons que c'est bien pour se vider la tête, mais si tous les romans de cette auteur sont ainsi je vais peut-être m'arrêter à celui-ci.
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