lundi 6 octobre 2014

Black Crow raconte L'Hermione de Jean-Yves Delitte


En 1778, dans l'arsenal de Rochefort la frégate l’ Hermione est mise en chantier d’après les plans de l’ingénieur Chevillard Aîné. Pendant près d’un an, charpentiers, perceurs, calfats, forgerons et bagnards se relaient pour construire ce navire de près de 45 mètres, doté d’une voilure de 1500 m2, de 26 canons pouvant tirer des boulets de 12 livres. En 1779, Gilbert Motier, marquis de La Fayette, cherche à obtenir de la France un soutien ferme et officiel dans le conflit qui oppose l’Angleterre et ses treize colonies en Amérique du Nord. Louis XVI accepte d’apporter une aide militaire et financière aux hommes du général Washington et ordonne à La Fayette d’embarquer sur l’Hermione pour combattre aux côtés des insurgés. (Livre Mer)

En cette année de mise à l'eau de L'Hermione après des années de reconstruction, je ne pouvais pas ne pas lire cette bande dessinée consacrée à ce navire mythique.
Jean-Yves Delitte s'est spécialisé dans la bande dessinée racontant une frégate célèbre, il a donc placé son histoire en 1779, année de la fin de construction de L'Hermione qui bientôt partira avec le marquis de La Fayette vers les Etats-Unis, déclenchant ainsi la colère de l'Angleterre qui envoie un espion se renseigner à Rochefort que l'existence de ce navire et son but : "Ces gesticulations dans l'arsenal ne sont pas le fruit de mon imagination, quelque chose se prépare ... On m'a rapporté que le marquis de La Fayette serait dans la région et qu'une frégate devrait servir pour ses projets. On m'a parlé de L'Hermione.".
La présence du marquis de La Fayette et la raison de sa présence dans l'arsenal de Rochefort doit rester secrète : "Tout le monde se renseigne sur tout le monde dans cette ville, mon cher ... ne seriez-vous pas en train de cultiver votre paranoïa ?", il en va de la sécurité de la mission qui lui a été confiée.

Il est amusant de revivre à travers l'histoire romancée de cette bande dessinée la construction de L'Hermione qui à l'époque n'avait pris qu'un an, la réplique aujourd'hui mise à l'eau a pris des années à reconstruire.
Il est intéressant de se plonger dans l'histoire et de voir l'arsenal de Rochefort au temps de sa splendeur, le côté documentaire de la bande dessinée ressort bien et c'est à mes yeux là que réside son principal intérêt.
Car il faut bien reconnaître que l'intrigue ne vient qu'au second plan et ne sert qu'à mettre en valeur L'Hermione.
Je retiens par contre la vision malheureusement réaliste des Anglais quant à l'attitude de la France : "Une royauté qui vient au secours de révolutionnaires ! Votre roi est foi ! Il est aussi inconscient que dangereux pour une monarchie absolue de croire en une révolution !", propos ô combien funestes lorsque l'on sait que dix ans plus tard le Roi de France Louis XVI ne croira pas à une Révolution qui finira par avoir sa tête, celle de sa femme et de tant d'autres personnes et mettra fin à la royauté en France.
Si j'ai bien aimé le coup de crayon, j'ai parfois regretté que les bulles soient aussi chargées de détails dans les dessins, les rendant parfois difficiles à appréhender.
L'autre point négatif, c'est le choix de la police d'écriture qui ne m'a pas du tout plu, voire même qui a freiné ma lecture.
Quelque fois le classique et le simple font bien meilleur effet qu'une espèce de police gothique recherchée m'obligeant à plisser les yeux pour comprendre ce que je lisais.
Dommage car cela a quelque peu terni ma bonne impression d'ensemble.

"L'Hermione" reste une bande dessinée ludique et historique permettant de découvrir sous un nouveau jour l'histoire de cette frégate qui vit aujourd'hui ses derniers essais en mer avant de prendre le large pour rallier les Etats-Unis.
Je garde en mémoire également cette collection de bandes dessinées s'attachant à l'histoire d'un navire, j'en ai déjà repéré quelques unes susceptibles de m'intéresser.

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