samedi 25 octobre 2014

The Salvation de Kristian Levring



1870, Amérique. Lorsque John tue le meurtrier de sa famille, il déclenche la fureur du chef de gang, Delarue. Trahi par sa communauté, lâche et corrompue, le paisible pionnier doit alors traquer seul les hors-la-loi. (AlloCiné)


Le Western ferait-il son grand retour au cinéma ?
C'est à croire, car il y a peu j'allais voir "The Horseman" de Tommy Lee Jones et maintenant "The Salvation" réalisé par le Danois Kristian Levring.
Les histoires de western respectent toujours les mêmes codes : un homme voit sa famille massacrée et décide de se faire vengeance lui-même envers le gang coupable du massacre.
Ici, il en va de même : John vient à peine de retrouver sa femme et son fils qu'il n'avait pas vus depuis sept ans que, pour son malheur, un chef de gang tout juste relâché de prison décide de prendre place dans la même diligence que lui.
Il s'intéresse à la femme, qui ne parle pas à un mot d'anglais tout comme le garçon, vire le mari de la diligence, viole et massacre allègrement.
Le mari retrouve sa famille massacrée, il file les enterrer chez lui et y retrouve son frère qui apprend son malheur.
Ni une ni deux, John décide d'aller faire la peau au gang responsable du massacre, et c'est là que les ennuis commencent, car la tranquille communauté dans laquelle il vit se révèle être corrompue et à la botte du vilain chef de gang qui de son côté prend un malin plaisir à faire peur aux gens pour racheter leurs terres et une fois que tout le monde sera parti l'exploitation de l'or noir présent dans le sol pourra commencer (et donnera lieu à la série "Dallas" mais je m'égare !).


Entendre parler danois au début d'un western peut avoir quelque chose de surprenant mais si Rome ne s'est pas faite en un jour il en va de même pour les Etats-Unis qui a accueilli de nombreux pionniers et parmi eux beaucoup d'européens venus chercher fortune sur ces terres.
J'ai aimé cette histoire qui condense bien tous les codes du western sans se perdre dans des palabres inutiles.
Le scénario est efficace, il va à l'essentiel et n'hésite pas à utiliser parfois l'ellipse pour gagner du temps dans le déroulement du scénario.
C'est assez noir et violent, à l'image d'un western, et il y a un côté désespéré dans la quête de John qui ressort assez bien à l'écran.
Il y a du sang, beaucoup, de la douleur, des pleurs et au final une forme de justice.
Il y a de très belles scènes, je pense notamment à celle qui clôt le film où la vengeance de John est à son paroxysme, un passage qui n'a pas été sans me rappeler "Impitoyable" de Clint Eastwood.
Qui dit western dit belle pépette, celle de l'histoire a, au regard de certains hommes, une grande qualité : elle est muette (sa langue a été coupée par des Indiens), ce qui ne l'empêche pas d'être très expressive.
Son rôle n'est pas d'être un faire-valoir ni de décorer le saloon, elle a une réelle présence et un rôle à jouer, et pourrait même se révéler plus retors que bien des hommes.
Ce film a été l'occasion de découvrir l'acteur Madds Mikkelsen et son excellent jeu : toujours juste, à fleur de peau, désespéré et prêt à tout; ainsi que Jeffrey dean Morgan et Eva Green.
Je m'attarde un peu sur cette dernière car si son personnage est muet elle a dû composer pour donner un charisme à son personnage, le rendre inquiétant lorsqu'il le faut et au final s'il ne parle pas cela ne l'empêche pas de passer ses émotions et ses pensées au spectateur.
Le tout est emmené par une mise en scène bien orchestrée et une musique qui colle aux images, un plaisir pour les yeux.


Pas de temps mort et pas de bavardage inutile dans "The Salvation", western moderne qui suinte l'urgence de la vengeance pour, peut-être, trouver le repos de l'âme.
Décidément, ce style de film n'a pas pris une ride et celui-ci mérite d'être vu, ne serait-ce que pour l'excellence du jeu des acteurs.











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