Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur et se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de démasquer la jeune et ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère. (AlloCiné)
A l'image du Beaujolais et des publications d'Amélie Nothomb, Woody Allen nous propose un nouveau cru tous les ans.
Et donc pour celui-ci, c'est retour en France et saut dans le passé puisque l'histoire se passe pendant les années 20.
L'extraordinaire prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est en réalité Anglais et se prénomme en dehors de la scène Stanley Crawford.
Cet homme arrogant et sûr de lui a aussi la réputation d'avoir déjoué tous les imposteurs se prétendant médiums capables de prédire l'avenir.
D'ailleurs, c'est pour cette raison que son ami Howard Burkan l'invite à se rendre chez les Catledge, dans le Sud de la France, afin d'y démasquer leur nouvelle coqueluche, médium de son état, la jolie et jeune Sophie Baker, qui séjourne là-bas avec sa mère.
Alors, vraie medium ou imposture ? Qui va piéger qui ?
Cette histoire est tout simplement rafraîchissante même si elle ne va pas révolutionner le monde du cinéma.
J'aime déjà beaucoup l'époque où se situe l'histoire, pour les habits, la musique, et la forme de décontraction des personnes.
Stanley a failli d'ailleurs être un dandy, je dis bien "failli" car en toute honnêteté cet homme est obnubilé par son travail, toujours sûr de lui et ne doutant jamais, il en a même oublié de profiter de la magie de la vie.
Ce personnage pourrait être insupportable, mais au final c'est lui qui évolue le plus dans l'histoire et sa mauvaise humeur ne suffit pas à détourner le spectateur de lui.
Il faut dire que Colin Firth est tout simplement magistral dans ce rôle qui lui permet de renouer avec le succès après quelques films plutôt hasardeux.
Heureusement qu'il a réussi à passer le casting et à être retenu, car on aurait presque pu oublier à quel point le jeu de cet acteur est excellent.
Face à lui, il y a la jeune Emma Stone qui sort, enfin ai-je envie de dire, de rôles plutôt de seconde zone pour prouver ici qu'elle a tout d'une grande.
Elle dégage une fraîcheur, une joie de vivre et une forme d'insouciance qui contrebalance bien toute l'austérité du personnage de Colin Firth.
Les personnages secondaires, comme celui de Tante Vanessa, sont tout aussi intéressants que les deux personnages principaux sur qui reposent le film.
Pour le spectateur attentif, quelques indices sont semés pendant le film quant à son dénouement, mais de toute façon, quelle que soit la façon dont vous l'abordez, la magie opère et le charme agit.
Il n'est pas étonnant que Woody Allen choisisse de mettre la magie au cœur de son film, c'est une forme d'art qui lui plaît et qu'il a pratiquée pendant quelques années.
Au même titre que la musique de ses films est toujours soignée et orientée jazz, un style musical qu'il affectionne particulièrement.
Quant à sa mise en scène, j'ai énormément apprécié, d'autant qu'il y a quelques très belles scènes, comme celle de nuit à l'observatoire ou encore la promenade dans un jardin fleuri; et quelques choix osés, je pense notamment à cette scène où le personnage de Stanley arrive chez les Catledge et où la caméra est en contre-jour par rapport au soleil, certains puristes pourraient crier au défaut, au contraire, j'apprécie énormément ce choix et je trouve qu'il donne du relief et une certaine forme de beauté à l'image.
En conclusion, "Magic in the Moonlight" est un très bon cru, pardon film, de Woody Allen qui, s'il ne marquera pas éternellement les esprits, est un agréable bonbon délicieusement sucré et légèrement acidulé qui met du baume au cœur et réchauffe les esprits en cette période quelque peu morose, à aller savourer de toute urgence dans les salles obscures !
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