dimanche 26 novembre 2017

Ça (It) - 1ère partie d’Andreas Muschietti

       
     

À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s'intégrer se sont regroupés au sein du "Club des Ratés". Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l'école. Ils ont aussi en commun d'avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu'ils appellent "Ça"… Car depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencé un jour de pluie lorsqu'un petit garçon poursuivant son bateau en papier s'est retrouvé face-à-face avec le Clown Grippe-Sou. (AlloCiné) 


Avec cette chronique, nous allons flotter.
Je me souviens de la série en deux épisodes de 1990, j’étais jeune lorsque je l’ai vue et elle m’avait bien foutu les jetons (depuis, je ne regarde plus de la même façon les bouches d’égout et d’écoulement des eaux pluviales).
(Avouez-le, rien qu’à la lecture de ces mots vous commencez à flotter)
J’ai depuis revu cette série, étrangement je n’ai plus eu peur (j’ai grandi, certes) et il faut reconnaître qu’elle a un côté un peu kitsch.
Quand j’ai appris qu’une nouvelle adaptation cinématographique du roman de Stephen King était prévue, j’ai pensé "Mouais, pourquoi pas".
Je n’étais pas forcément partante pour aller la voir, et puis il y a eu quelques séances dans le cadre de Halloween, donc je me suis dit pourquoi pas aller à Derry flotter.
(Viens nous rejoindre en bas, nous flottons tous)


Le film est coupé en deux parties, plutôt que de conserver les allers-retours comme dans le roman, le cinéaste (qui n’était pas le premier pressenti, il y a eu changement de réalisateur) a choisi de consacrer cette première partie aux enfants, la deuxième concernera donc les adultes et leur retour à Derry.
Le scénario a aussi déplacé l’action, elle commence dans les années 80 et se finira à notre époque.
J’attends de voir ce que donnera le deuxième volet mais je suis mitigée à cette pensée, cela fait perdre une partie de la tension de l’histoire, il est à mon avis plus facile de s’aventurer dans les égouts avec un moyen de communication avec l’extérieur comme un téléphone portable alors que cela n’existait pas à l’époque où le roman se déroule.
Avec l’arrivée de la technologie, cette histoire pourrait donc perdre une partie de son côté horrifique.
A propos d’horreur, il est temps de parler maintenant de celui qui propose si gentiment de le rejoindre pour flotter.
(Vous êtes légers, vous flottez, vous flottez)
Pour succéder à l’immense Tim Curry, c’est le jeune acteur Bill Skarsgard qui se colle dans le costume de l’affreux clown Grippe-Sou.
Ce n’était pas lui qui était supposé endosser le costume, le rôle était prévu à l’origine pour le jeune Will Poulter, dont on parlera de la prestation dans Detroit d’ici peu.
Ce clown est plus élaboré que le précédent, il fait peur mais pas tant que ça au final.


C’est un peu la surprise de ce film, il ne fait pas si peur que cela au final, d’autant que la bande annonce dévoile plusieurs scènes susceptibles de faire sursauter le spectateur.
(Toi aussi, tu flotteras)
La scène d’ouverture se déroule sous la pluie, le jeune George demande à son frère Bill de mettre de la paraffine sur son bateau en papier pour qu’il aille l’essayer, il sort tout content, son bateau flotte (et vous aussi, ne l’oubliez pas) et finit dans une bouche d’égout.
Où se trouve un clown.
Qui dévore le bras de George, après lui avoir fait la causette, et le tire à lui pour qu’il vienne flotter là-dessous.
C’est le début du réveil de Ça après une phase de sommeil, le cauchemar des enfants de Derry est de retour.
Normalement cette scène devrait faire hurler, sauf que la pire scène est épargnée, le spectateur n’assiste pas à l’arrachage du bras, il le devine par la mare de sang.
A ce stade, j’ai compris que je n’allais pas flipper ma race dans la salle obscure.
J’étais limite un peu déçue, je venais pour ça (et pour flotter).
(D’ailleurs, tout se passe bien, vous flottez ?)
Bill et six autres adolescents se font martyriser par des camarades de classe, ils finissent par se regrouper et se désignent sous le nom de Club des ratés, et décident durant cet été de chasser Ça, cette entité maléfique qui leur est apparue à chacun d’eux sous une forme différente.
Au revoir le loup-garou, adieu la momie, bonjour le lépreux et la joueuse de flûte du tableau de Modigliani.
Sauf qu’un lépreux, cela fait nettement moins peur qu’une momie, ou un loup-garou. Surtout quand il apparaît en plein jour. Tout le temps.
J’arrive donc à l’endroit où le bât blesse, pour qu’il y ait horreur il faut qu’il y ait une tension, or il n’y en a pas dans ce film.
Je ne parle pas d’hémoglobine mais d’une ombre, d’un bruit, de petits détails qui surgissent à l’improviste et font sursauter le spectateur (comme dans The Jane Doe Identity par exemple).
Là Grippe-Sou est très présent à l’écran, souvent en plein jour, il ne fait pas peur, et puis on devine facilement ses tours de magie ainsi que les effets spéciaux.
Il semblerait que le réalisateur ait choisi de retirer une scène particulièrement horrifique sur le passé de Grippe-Sou, à l’époque où il sévissait déjà à Derry mais où sa forme n’était pas complète. Voilà ce que j’aurai souhaité voir à l’écran !
Espérons que le deuxième volet comblera la lacune du manque de tension, car ce premier opus n’est pas un film d’horreur, mais un bon drame.


J’ai apprécié que le scénario se focalise sur les enfants, sur leurs interactions.
Beverly est une jeune fille forte, le personnage diffère en cela de celui du roman, limite elle n’a pas besoin des garçons, elle n’a pas peur.
Beverly est le liant entre les membres du Club des Ratés, c’est tout à fait vrai dans le livre et c’est la façon choisie par la réalisateur pour l’illustrer, pourquoi pas, cela en fait une héroïne moderne éloignée de la princesse en détresse.
Je profite pour faire un aparté, lors d’une discussion sur la suite de ce film, attention je vais spolier un évènement majeur donc si vous ne souhaitez pas être informé sautez quelques lignes, une lumière (non morte) m’est apparue sur la raison du suicide de Stan (qui ne reviendra donc pas à Derry) : c’est le seul croyant du groupe, ce qui laisserait penser qu’il y a une dimension religieuse à cette histoire et que lorsque l’on est croyant on garde des souvenirs de Ça qui normalement s’estompent lors des phases de sommeil de l’entité.
Pour en revenir au drame, il est question de harcèlement scolaire, de différences, et c’est de façon très agréable que l’humour vient prendre le dessus sur toute cette violence, cette noirceur.
(You will float, you will float)
Car ce premier opus est drôle, particulièrement dans les échanges entre les enfants, et ça je ne m’y attendais vraiment pas, et c’est la bonne surprise de ce film.
Je suis un peu plus partagée sur d’autres points du scénario, notamment des circonstances, comme les lumières mortes, qui ne devaient apparaître que dans l’histoire des adultes.
D’autres éléments ont été vite expédiés, comme le vélo Silver.
Je me demande ce qui fera la matière du prochain film si cela a déjà été montré ici.


"Ça" est une adaptation tout à fait honnête du roman de Stephen King, ne vous attendez pas forcément à frissonner et à hurler mais c’est un film solide dont j’espère que le deuxième volet sera plus horrifique que celui-ci.
(Vous pouvez arrêter de flotter et reprendre une activité normale.
Ou pas)


       
     

2 commentaires:

  1. Je dois avoir un niveau de trouillitude et de sensibilité vraiment très élevé, parce que moi, j'ai flippé ma race !!!! :)

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