lundi 22 janvier 2018

Downsizing d'Alexander Payne

       
     

Pour lutter contre la surpopulation, des scientifiques mettent au point un processus permettant de réduire les humains à une taille d’environ 12 cm : le "downsizing". Chacun réalise que réduire sa taille est surtout une bonne occasion d’augmenter de façon considérable son niveau de vie. Cette promesse d’un avenir meilleur décide Paul Safranek et sa femme à abandonner le stress de leur quotidien à Omaha (Nebraska), pour se lancer dans une aventure qui changera leur vie pour toujours. (AlloCiné)


Pour ce premier film de l'année 2018 chroniqué, je vous propose ... de rétrécir !
Le film commence mystérieusement : un scientifique fait des essais sur une souris, le spectateur ne voit rien du résultat obtenu mais le scientifique clame haut et fort que ça y est, ils ont réussi.
Un an plus tard se tient une conférence, et là est révélé une expérience menée depuis plusieurs mois : la réduction d'humains à une taille d'environ 12 cm, réduisant la place occupée sur Terre mais aussi les déchets.
Devant un écran de télévision, le jeune Paul Safranek (Matt Damon) découvre ce processus et en est ébahi.
Les années passent, les processus de réduction d'êtres humains via l'opération dite de "downsizing" se multiplient, permettant ainsi aux personnes d'augmenter considérablement leur niveau de vie dans des cadres de vie qui leur sont dédiés.
Paul a pris de la bouteille, il est désormais marié à Audrey (Kristen Wiig), sauf que la vie est toujours aussi difficile pour lui (il habite toujours dans la maison de son enfance) et bientôt, ils se laissent séduire par l'opération de downsizing afin de rejoindre une communauté dans laquelle vit déjà un couple d'amis.
Sauf que tout ne va pas se passer comme prévu, mais une chose est sûre : Paul va vivre une aventure qui changera sa vie de façon radicale.


La bande annonce du film est particulièrement bien faite, elle est intrigante, plante le décors sans trop en dire, et ne reflète qu'une facette du film qui est bien plus riche (il dure d'ailleurs un peu plus de deux heures).
Pour ce premier film vu en 2018, c'est une belle surprise, j'ai particulièrement apprécié la mise en scène et les effets spéciaux qui non seulement sont très bien faits mais ne se ressentent absolument pas à l'écran.
Miniaturiser des acteurs n'est jamais une chose aisée, ici le procédé passe comme une lettre à la poste, à tel point que j'ai parfois oublié que le personnage était désormais un modèle réduit d'environ 12 cm.
Tourné en grande partie en Norvège, le film offre aussi des paysages à couper le souffle.
Et une réflexion sur l'écologie et l'impact de l'Homme sur la planète.
"Downsizing" est clairement un film écolo, c'est en tout cas le point de départ des travaux des scientifiques qui cherchent à réduire l'impact de l'Homme sur la planète, prédisant une fin proche de l'espèce humaine.
Sauf que cette bonne et généreuse idée de départ n'a pas anticipé les travers qu'un tel mode de vie pouvait engendrer - au final, que l'on soit petit ou grand certains cherchent des combines pour trouver de l'argent et exploiter des gens, la misère est toujours présente et cachée -, l'idéologie de départ vire même en secte.
Limite le message final véhiculé pourrait être pessimiste, mais le film se conclut tout de même sur une note d'espoir grâce à la générosité de certaines personnes vis-à-vis des plus démunis, l'espèce humaine à taille réelle ou réduite n'est donc pas entièrement pourrie.


Outre l'aspect écologique du scénario, ce film équivaut aussi au genre littéraire du roman picaresque, grâce au personnage de Paul Safranek.
Paul est un gentil garçon, honnête, un peu pathétique comme lui fait remarquer son excentrique voisin Dusan (excellent Christoph Waltz), qui au travers de son périple plutôt pittoresque va croiser diverses couches de la population et changer son regard sur la vie.
Et tout cela grâce à une femme, Ngoc Lan Tran (Hong Chau), une Vietnamienne emprisonnée dans son pays et réduite de force qui va filer une sacrée leçon de vie (et de courage) à Paul.
C'est sans doute ce qui m'a le plus plu dans ce film, l'évolution du personnage de Paul, son ouverture d'esprit sur le monde et sur les autres, et arrêter de se concentrer uniquement sur soi.
Le casting est une franche réussite, Matt Damon est excellent dans son interprétation, tout comme Christoph Waltz, et la révélation du film est sans nul doute Hong Chau qui tient la dragée haute à ses collègues masculins.
Il y a une flopée de seconds rôles qui donnent une profondeur au film (Laura Dern dans sa baignoire), je n'ai pas vu le temps passer dans mon fauteuil.
Je ne trouve vraiment rien à redire à ce film qui tient toutes ses promesses et offre un beau moment de spectacle.


"Downsizing" est un grand film de ce début 2018, mon conseil est de courir le voir et de se laisser réduire - et séduire - par celui-ci !


       
     

       
     

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