mardi 18 décembre 2018

Fleuve noir d'Erick Zonca

       
     

Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l’affaire. L’homme part à la recherche de l’adolescent alors qu’il rechigne à s’occuper de son propre fils, Denis, seize ans, qui semble mêlé à un trafic de drogue. Yan Bellaile, professeur particulier de Dany, apprend la disparition de son ancien élève et propose ses services au commandant. Il s’intéresse de très près à l’enquête. De trop près peut-être… (AlloCiné)


Un film d’Erick Zonka est assez rare pour s’apprécier et mériter un déplacement dans une salle obscure.
Le réalisateur présente ici un film policier noir, très noir, servi par un Vincent Cassel complètement borderline, un Romain Duris aimant fourrer son nez dans les affaires des autres et sortir des théories sur les uns et les autres et une Sandrine Kiberlain trouble et sans doute pas si fragile qu’elle le laisse paraître.
Outre l’excellente interprétation des comédiens, je souligne une nouvelle fois un Vincent Cassel au sommet de son art, Erick Zonka retoruve aussi la comédienne Elodie Bouchez, l’une des héroïnes de son excellent premier film "La vie rêvée des anges".
Vincent Cassel et Romain Duris se recroisent également plusieurs années après avoir tourné ensemble dans un précédent film.
Pour trouver son histoire, Erick Zonka a adapté le roman Une disparition inquiétante de Dror Mishani.
Le personnage de flic interprété par Vincent Cassel est usé, il sombre dans l’alcool, il est plus que souvent hors-limite et tout cela va au final le desservir dans la résolution de cette disparition inquiétante, dont il finira d’ailleurs par faire éclater la vérité malgré lui.
Le film a un contenu très noir, pourtant ce ne sont pas les nuances qui ressortent en premier lieu de la mise en scène, Erick Zonka ayant fait appel au chef-opérateur de Gomorra.
Le choix des lieux de tournage a été minutieux, cette résidence proche d’un bois est excellente comme cadre de l’intrigue et avec ses grandes glaces permet d’accentuer le personnage campé par Romain Duris qui aime tant observer ses voisins.
Il n’y a pas de temps mort dans cette histoire, le spectateur s’enfonce avec le personnage de Vincent Cassel vers des zones sombres et fouille toute la noirceur de l’âme humaine.
Tant de noirceur et de violence peuvent mettre mal à l’aise, l’atmosphère est en tout cas éclatante à l’écran et particulièrement bien rendue.
Preuve, s’il en était encore besoin, qu’Erick Zonka est certes un réalisateur rare mais talentueux.


"Fleuve noir" est un bon film sombre et inquiétant, pour ne pas dire glauque, malheureusement sans doute passé un peu trop inaperçu avec une sortie au mois de juillet.

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