mardi 25 décembre 2018

The Rider de Chloé Zhao

       
     

Le jeune cowboy Brady, étoile montante du rodéo, apprend qu'après son tragique accident de cheval, les compétitions lui sont désormais interdites. De retour chez lui, Brady doit trouver une nouvelle raison de vivre, à présent qu'il ne peut plus s'adonner à l'équitation et la compétition qui donnaient tout son sens à sa vie. Dans ses efforts pour reprendre en main son destin, Brady se lance à la recherche d'une nouvelle identité et tente de définir ce qu'implique être un homme au cœur de l'Amérique. (AlloCiné)


Il pourrait y avoir de "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux" dans ce film, en tout cas c'est la première référence qui vient à l'esprit lorsque le film s'ouvre sur un cheval, puis où le spectateur découvre dans un second plan un jeune homme qui se réveille en sursaut, gravement blessé à la tête.
Très vite on comprend qu'il va être question de chevaux, d'une grave blessure liée à cet animal, d'une personne aimant ces animaux plus que tout mais qui va devoir réapprendre à vivre avec eux tout en composant avec sa blessure.
Et puis la référence s'arrête-là, parce que tout de suite le film bascule dans un autre univers, pour ma part j'ai eu l'impression d'être projetée à travers l'écran et d'assister réellement en spectatrice à une véritable histoire de vie, à un combat du quotidien, à une lutte entre la passion et la raison, comme si ce n'était pas une fiction qui se déroulait sous mes yeux.
Et ce n'est qu'au générique de fin que j'ai compris pourquoi j'avais ressenti cela, et à quel point je ne m'étais pas trompée.
Ici point de fiction, juste des personnes interprétant leur propre rôle pour raconter leur propre histoire, tout simplement fascinant.
Et c'était sans compter sur le fait de tomber sous le charme de Brady qui dégage clairement quelque chose (sans doute l'effet du chapeau et du petit foulard noué autour du cou).


Le lieu de l'action : la réserve indienne de Pine Ridge, car malgré leur teint clair toutes ces personnes sont nées et ont grandi dans la réserve et sont à la fois des cowboys et des Sioux Lakota Oglala.
L'Amérique que l'on ne connaît pas en somme, celle que l'on préfère taire et dont on ne parle quasiment jamais, l'Amérique comme j'aime la découvrir.
La réalisatrice a donc rencontré Brady, dresseur de cheveaux et ex étoile montante du rodéo.
Ex car lors d'un rodéo son cheval s'est cabré, l'a projeté au sol, lui a piétiné la tête et écrasé son crâne de manière fatale, enfin pas tout à fait puisque Brady a sombré dans le coma et a aujourd'hui une plaque de métal dans la tête et souffre de problèmes liés à cet accident, avec l'interdiction à vie de refaire du rodéo et de monter à cheval.
Mais comment fait-on lorsque c'est sa vie qui vole ainsi en éclat et la raison pour laquelle on se lève tous les matins ?
Là réside l'enjeu du film, comment un jeune homme se reconstruit suite à ce grave accident, et comment il arrive à vivre.
Evidemment que Brady n'a pas respecté les consignes, certes il ne fait plus de rodéo mais il remonte à cheval, et il continue de travailler avec ces animaux.
Ce film, c'est son combat, à la fois émotionnel et physique.
Dire que j'ai vécu un moment particulier au cours de cette séance ne serait pas un euphémisme, j'ai été touchée par la personne, son histoire, son combat, mais aussi son lieu de vie, les paysages, ce qui l'anime, et la mise en scène de Chloé Zhao.
Des paysages à couper le souffle, mais aussi des scènes comme celle où Brady dresse un cheval jusqu'à le monter à cru, son amitié avec Lane Scott devenu lourdement handicapé suite à un accident de voiture, une Amérique sauvage que l'on a pas l'habitude de voir et qui bouleverse lorsqu'elle se découvre sous nos yeux.
Dire qu'il m'a fallu des mois pour mettre des mots sur mon ressenti, et je suis encore en-dessous de la vérité.


Oscillant entre fiction et documentaire "The Rider" est un film émotionnellement bouleversant qui m'a tout particulièrement émue et demeure l'un des films forts de 2018.

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