Le journal d'Anne Frank d'Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène par Steve Suissa, avec par ordre d'entrée en scène Francis Huster, Gaïa Weiss, Roxane Durán, Odile Cohen, Katia Miran, Charlotte Kady, Yann Babilee Keogh, Bertrand Usclat, Yann Goven.
Depuis le 5 septembre 2012, il se joue au Théâtre Rive Gauche à Paris une première mondiale : "Le journal d'Anne Frank".
Le Fonds Anne Frank (Bâle) a en effet donné son accord pour l'adaptation du journal sous la forme d'une pièce de théâtre après avoir lancé un appel à candidature il y a trois ans auprès d'auteurs du monde entier.
Eric-Emmanuel Schmitt propose une vision de l'histoire à plusieurs niveaux, la faisant commencer en 1945 lorsqu'Otto Frank revient de déportation et va attendre inlassablement chaque jour à la gare le retour de ses deux filles : Margot et Anne, concernant sa femme Edith, il sait déjà qu'elle est morte.
Une personne finit par lui annoncer la terrible nouvelle : Margot et Anne sont mortes, elles non plus ne reviendront pas.
C'est alors que Miep Gies donne à Otto Frank le journal de sa fille Anne qu'elle avait ramassé après leur arrestation et qu'elle avait conservé sans le lire dans le tiroir de son bureau pour le remettre à Anne lorsque celle-ci reviendrait.
En se plongeant dans sa lecture, il va retrouver sa fille, sa joie de vivre, son exubérance, et revivre les moments forts passés dans l'Annexe où ils se sont cachés avec la famille Van Pels et Fritz Pfeffer un dentiste qui les rejoint par la suite.
La pièce de théâtre est donc construite sur le principe des flashbacks, avec la partie droite du décors dédié au présent et tout le restant de la scène au passé, à la pièce principale de l'Annexe : le salon/cuisine.
Le théâtre Rive Gauche est un petit théâtre, ce qui donne une ambiance intimiste, avec une scène très proche des spectateurs qui peuvent voir de près les comédiens et leur jeu.
Le casting est un sans faute, et si je m'attendais à voir un Francis Huster très bon comédien de théâtre, la surprise a surtout été de découvrir la jeune interprète d'Anne et Charlotte Kady qui démontre là qu'elle est une excellente comédienne et dont les rôles à la télévision ne lui ont pas permis de montrer l'étendue de son jeu.
Les décors sont sobres mais fonctionnels et il y a une très belle musique diffusée en attendant le début de la pièce elle-même coupée par des chansons de l'époque.
La fin claque comme un coup de fouet, en figeant les personnages au moment de leur arrestation et le narrateur et père d'Anne Frank, Francis Huster, égrenant alors leur sort.
De plus, l'auteur a choisi de ne pas arrêter sa pièce au moment de l'arrestation des occupants de l'Annexe mais l'a prolongée d'une scène entre Anne et son père au camp de Westerbork, scène très touchante dans laquelle la jeune Anne confie à son père sa volonté de devenir une écrivain connue mondialement.
La reconnaissance mondiale, Anne Frank la connaît à titre posthume, car aujourd'hui son journal reste un témoignage très touchant lu dans le monde entier.
La pièce "Le journal d'Anne Frank" est prolongée jusqu'en mars, cette adaptation théâtrale est réussie, l'auteur ayant choisi de montrer majoritairement les côtés joyeux et heureux malgré la situation tout en n'omettant pas les moments de tension et les relations tendues entre Anne et sa mère.
C'est une pièce bouleversante qui fait monter très vite les larmes aux yeux, elle est remarquablement bien interprétée, aussi je ne peux que vous inviter à aller la voir au Théâtre Rive Gauche.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire