lundi 27 août 2012

Joséphine de Pénélope Bagieu


Joséphine a "la trentaine", comme elle dit pudiquement. Elle n’est pas mariée, n'a pas d'enfant, mais elle a un chat. Elle est blonde et menue, mais s'épaissit sensiblement au niveau des hanches. Elle travaille dans un bureau, avec plein de gens qui ne connaissent pas son nom, et un macho abject dont elle ne parvient pas à clouer le bec. Elle a aussi une sœur qui est mariée, et a des enfants blonds, souriants et polis plein sa grande maison. Elle a des parents qui n’habitent pas la même ville mais qui réussissent à l’envahir et à la culpabiliser par téléphone. Elle a des copines mais aucune n’arrive à la cheville de Rose, sa meilleure amie, solidaire de ses misères quotidiennes. Elle est terriblement fleur bleue et ne désespère pas de rencontrer l'homme idéal, ce à quoi elle s'emploie activement (bars, salles de gym, clubs d'oenologie, Meetic...). En attendant, elle pleure devant les films à l'eau de rose. Joséphine a des tas de malheurs dont elle est bien souvent à l'origine : elle est maladroite, ne gère pas très bien ses relations professionnelles, peine à se faire entendre, fait des gaffes assez embarrassantes, et enchaîne les faux-pas dans sa vie amoureuse. Elle est en quelque sorte l'artisan de son propre malheur, mais veille à ne surtout jamais tirer de leçons de ce qui lui tombe dessus. (Jean-Claude Gawsewitch)

Joséphine est une jeune femme moderne, un peu timide, assez mignonne, à la recherche d’un homme pour partager sa vie et pas très sûre d’elle sur ce point, car Joséphine manque de confiance en elle, affublée de grosses fesses.
Hormis cela, elle a un appartement qu’elle partage avec son chat Bradpitt, un travail, une meilleure amie et un meilleur ami, et pour finir une famille légèrement coincée avec une sœur mariée et mère d’une petite fille.

La quête de ce premier tome est la recherche d’un homme pour partager sa vie et Joséphine ratisse large pour se trouver la perle rare : "Ah, et avant que tu ne m’embarrasses inutilement devant un ami : Non, le cœur du Père Benoît n’est pas à prendre.".
Le problème, c’est que son amoureux, celui qu’elle a fini par trouver, semble allergique à toute forme d’engagement et que ça sera vite la rupture.
Même la bonne fée de Joséphine finira par démissionner : "Tiens, ma chérie. Je démissionne, désolée.", heureusement que les meilleurs amis sont là.

"Joséphine" n’est pas une bande dessinée avec une histoire dans le sens où on l’entend ordinairement mais est une suite de petites scénettes qui forment un tout.
Plus libre et plus détaché (dans le sens moins autobiographique) que "Ma vie est tout à fait fascinante", c’est tout de même largement inspiré de la vie quotidienne d’une trentenaire.
Le ton est léger et drôle, il y a de l’humour dans cette histoire et la lecture en est extrêmement plaisante.
J’aime beaucoup le coup de crayon de Pénélope Bagieu avec ses personnages au visage arrondi, le souci du détail sur certains éléments et la mise en couleur de ses planches.
Le personnage de Joséphine est attachant et c’est avec un plaisir non dissimulé que le lecteur suit ses aventures et ses déboires sentimentaux.
Ce premier tome ne se lit pas, il se dévore.

Avec "Joséphine", Pénélope Bagieu a créé une nouvelle héroïne extrêmement attachante, et c’est sous couvert d’une bande dessinée humoristique que Pénélope Bagieu, jeune dessinatrice, confirme son talent et sa capacité à créer un personnage différent de son alter ego Pénélope Jolicoeur.

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