mercredi 29 août 2012

Le goût du chlore de Bastien Vivès


"- Tu t'es déjà posé cette question, pour quelles choses tu es prête à mourir ou celles que tu ne lâcheras jamais ? 
-... 
- Dis moi. 
 - je réfléchis. " 
Le Goût du Chlore c'est un peu acre. Ça débouche le nez et irrite les bronches. Ça laisse comme un arrière-goût au fond de la gorge quand on a trop bu la tasse. C'est la rencontre entre un jeune homme et une jeune fille. Lui, sur les conseils de son kiné, s'entraîne au dos crawlé pour soigner sa scoliose. Elle, ancienne championne de natation, lui apprend à mieux nager. Ce sont des jeux d'enfants qui deviennent grands. Finalement, malgré les progrès accomplis, elle attendra qu'il soit sous l'eau pour lui avouer. Avouer quoi ? Il n'a pas compris. Elle reviendra pour lui dire de vive voix. Mais garde à lui de ne pas se noyer ! Loin des clichés de sorties de lycée aux petit durs dragueurs et aux filles émerveillées, dans le Goût du Chlore, c'est lui qui n'ose pas et c'est elle qui d'une manière ou d'une autre va l'aider à sortir de l'eau, à trouver le tempo de sa propre respiration. (Casterman)

"C’est mon kiné qui me force à venir … j’ai une scoliose.", tel est le point de départ de cette histoire de chlore.
En allant à la piscine faire du dos crawlé il va rencontrer une jeune fille, ancienne championne de natation, et nouer avec elle une relation oscillant entre amitié et amour, où des questions de nage sont abordées mais aussi d’autres plus graves : "u t’es déjà posé la question : pour quelles choses es-tu prête à mourir et que tu ne lâcheras jamais ?".

J’ai retrouvé dans "Le goût du chlore" des thèmes chers à Bastien Vivès : les relations entre homme et femme, le sport, la naissance d’un sentiment amoureux, le doute.
Mais voilà, il s’agit d’une des premières bandes dessinées de l’auteur et cela se ressent à la lecture.
L’histoire manque de complexité et est reléguée au troisième plan, étant relativement absente.
Il y a peu de dialogues, bien que ce point soit moins gênant, la fin trop imprécise l’est par contre.
Je n’ai pas trouvé de réelle chute à cette histoire et au final, elle laisse un goût d’inachevé.
Une trame d’histoire est clairement l’élément manquant à cette bande dessinée.
Par contre, graphiquement elle est très réussie.
Comme à son habitude Bastien Vivès joue avec des formes parfois précises, parfois imprécises, et c’est réussi.
Pour cet album se déroulant quasi exclusivement en piscine, il utilise une dominante de vert toujours utilisée de façon intelligente et sans que cela soit redondant.
J’aime beaucoup le coup de crayon de Bastien Vivès, il arrive à dessiner des émotions sur le visage de ses personnages et c’est toujours une belle réussite visuelle.

Graphiquement réussi, "Le goût du chlore" est un régal pour les yeux mais pèche par une absence de trame d’histoire.
A lire pour le style graphique de Bastien Vivès.

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