Pour se venger et fuir, Isa choisit l'exil. Passagère du vent sur les routes océanes, elle subit les guerres, rencontre les prisons et découvre l'horreur des traites négrières qui assurent l'enrichissement des Amériques et des Antilles. A jamais éprouvée par tourtes ces expériences, lsa n'en aime pas moins la vie. Elle aimera des hommes. Elle aimera des femmes... et encore plus sa liberté. Elle n'oubliera jamais de demeurer rebelle. (12 Bis)
Louisiane, 1863.
Zabo, jeune fille d’à peine
dix-huit ans, se retrouve seule : ses parents sont morts, son petit frère
a été assassiné un an auparavant et elle vient d’être chassée de sa maison à la
Nouvelle-Orléans.
Il ne lui reste plus comme
famille qu’une vieille dame de près de cent ans qu’elle va rejoindre, escortée
d’un reporter : Quentin Constans.
Suivre le périple de Zabo, c’est
suivre le cours du Mississipi, traverser le Sud des Etats-Unis, se perdre dans
les bayous.
Il se dégage de ce livre 1 une
ambiance moite, lourd du Sud des Etats-Unis, avec en toile de fond l’opposition
Nord/Sud, entre les abolitionnistes et les esclavagistes.
Le personnage de Zabo est
extrêmement attachant et ce dès le début.
C’est une jeune fille vive, qui
ne mâche pas ses mots, avec du caractère, un brin aguicheuse qui lui vaudra
cette mise en garde de Quentin : "Ne jouez pas trop avec les
hommes ! … Et jamais avec les soldats ! Mieux vaut passer pour une
gourde que de leur sembler garce. Bien loin de provoquer, faites plutôt en
sorte qu’on vous croie mariée.".
Zabo est sûre d’elle, sans doute
un peu trop, et sûre de ses choix : "Moi ? Je ne veux aimer
personne ! … Comme ça, pas de désillusion. Attendez-vous au pire, vous ne
serez jamais déçu !".
Sa relation avec Quentin,
constituée de pics et de joutes verbales, est intéressante et se développe tout
au long de l’album : "Je déteste votre façon de m’imposer le
silence.".
Mais la surprise de ce sixième
tome, et ce pour la plus grande joie du lecteur, c’est de retrouver Isabeau en
vieille femme de près de cent ans, et Zabo lui doit d’ailleurs son
prénom : "Deux Isabeau Murrait, c’est un peu compliqué.".
Ainsi, le lecteur découvre ce
qu’il est advenu d’Isabeau depuis ce 29 mars 1782 où le lecteur l’avait
laissée.
Elle revient par le biais de ses
notes sur son passé et très vite la curiosité de Zabo la pousse à l’interroger
et c’est alors un retour dans le passé.
Ce sixième tome était attendu car
j’avais trouvé que le cinquième se terminait avec un goût d’inachevé.
Plus volumineux que les
précédents albums, il est encore plus prenant et se découpe lui-même en deux
livres, la fin donnant envie de savoir la suite (et la fin) du périple
d’Isabeau.
"La petite fille
Bois-Caïman" est un régal à lire.
Je trouve que le contexte est
très bien choisi, et visuellement il est plus réussi que les précédents.
Les traits du personnage de Zabo
sont sûrs et je trouve ce personnage très joli, plus harmonieux qu’Isabeau.
Par contre, du côté des hommes le
trait est encore un peu hésitant et Quentin, sans en être une pale copie, est
un soupçon trop proche de John.
Les couleurs sont très belles et
contribuent à l’ambiance générale qui se dégage de cet album.
Deux générations se sont écoulées
depuis la solitude d’Isabeau en mars 1782.
La jeune femme a mûri :
"Voir n’est pas savoir.", a vécu des moments difficiles mais
finalement s’est mariée et semble avoir mené une vie palpitante.
"La petite fille Bois-Caïman"
livre 1 est non seulement agréable à lire mais également addictif et c’est avec
plaisir que le lecteur découvre ce qu’il est advenu d’Isabeau.
François Bourgeon a ressenti la
nécessité de conclure l’épopée d’Isabeau et ce sixième tome est le bienvenu,
suite et fin des aventures d’Isabeau et de Zabo dans le livre 2.
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