En 1938, un jeune franco-américain de 17 ans, Gavin, est en vacances avec ses parents sur la côte normande. Il y tombe amoureux d’une séduisante jeune française, Joanne, et va vivre sur place, l’espace de quelques semaines, le plus bel été de son existence. Six ans plus tard, le 6 juin 1944, dans la ligne de mire des batteries allemandes, Gavin s’apprête à remettre les pieds sur le sol normand, au sein de la première vague d’assaut en passe de débarquer à Omaha Beach. Son esprit est plein du souvenir de Joanne, avec qui il a correspondu des années durant. Mais depuis avril 1944, Joanne n’a plu écrit. Pour elle, Gavin va s’efforcer de survivre… (Casterman)
Ce deuxième diptyque de la série "Airborne 44"
commence le jour du débarquement en Normandie, dans ce qui fut qualifié du
"jour le plus long".
Mais très vite un flashback s’opère et le lecteur plonge
dans les souvenirs de Gavin, un jeune américain dont la mère est française,
venu passer ses vacances en Normandie, région natale de sa mère.
Il y croise Joanne, une jeune française, dont il tombe
amoureux.
A la fin des vacances chacun repart de son côté mais l’amour
reste et pendant toutes ces années, Joanne et Gavin vont s’écrire.
Puis la guerre survient, Joanne témoin de rafles de Juifs
s’interroge : "Je n’y suis peut-être pour rien mais je n’ai pas envie
de vivre dans ce pays tel qu’il est devenu ! Je vais avoir vingt-cinq ans
et j’ai l’impression d’être vide … inutile.", et finit par entrer dans la
résistance, tandis que Gavin est appelé et finit par être entraîné pour le
débarquement sur les côtes françaises.
En ce matin du 6 juin, ce sont tous ces souvenirs qui
reviennent à Gavin, alors qu’il s’apprête à débarquer sur la plage de Vierville
rebaptisée Omaha Beach : "La plage de Vierville ! Six ans que je
l’ai quittée ! Je ne l’ai jamais vue depuis la mer … c’était un
paradis ! Aujourd’hui, elle ressemble à l’enfer !".
L’auteur a réussi à montrer la confusion qui régnait dans ce
débarquement, les conditions météorologiques étant peu favorables et la plage
d’Omaha étant la plus difficile d’accès elle fut la plus sanglante.
Les images sont moins violentes que celles d’un film mais
sont tout de même parfois assez dures.
Là encore, Philippe Jarbinet s’est documenté et n’a aps
hésité à demander conseil, cela donne une base historique crédible à son récit.
Il se place aussi du côté des soldats allemands en poste sur
les plages de Normandie, en montrant la jeunesse et l’inexpérience de la
plupart : "Je ne suis jamais allé au combat. Ca me fait mal de le
dire mais j’ai une trouille monstre.", qui se trouveront démunis face à ce
débarquement de masse.
J’ai noté un changement dans les nuances de couleurs par
rapport au premier diptyque.
Les tons sont plus colorés et plus doux, il y a aussi une
réelle différence entre les personnages, ce qui leur permet de bien se
démarquer dans l’esprit du lecteur.
"Omaha Beach" est un volume qui oscille entre la
gaité de vivre, l’insouciance, et toute l’horreur de la guerre, avec des corps
mis en charpie et des soldats qui appellent leur mère.
L’histoire d’amour a du mal à être la plus forte face à tant
d’atrocités et de sang versé, il reste maintenant à découvrir la façon dont
l’auteur va relier ces deux diptyques pour donner tout son sens à la série.
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