Laure Dechamps, étudiante d'une vingtaine d'années, a choisi pour rédiger son mémoire de fin d'études de se pencher sur les dommages collatéraux subis lors de la dernière guerre mondiale, dans le Pas-de-Calais, dans la région située «entre les deux caps». C'est en effet là qu'enfant, elle passait ses vacances chez son grand-père. Hasard ou prédestination, elle est aussi la petite-fille du photographe de Lille qui avait immortalisé Laure et Julien avant leur séparation. À la demande du maire, Julien, d'abord réticent, accepte de lui parler sommairement du S.T.O. et de la résistance, puis troublé par cette gamine qui porte elle aussi le prénom de Laure, il en vient à quelques confidences, premiers pas vers une rédemption. Pour aider Laure dans ses recherches, il lui suggère de rendre visite à l'Anglais et à l'Allemand qui habitent désormais le village et qui ont sans doute connu la guerre eux aussi, ici ou ailleurs. Plus tard, Laure entrera en contact avec Joe dont elle obtiendra l'adresse à l'hôtel de la Plage. Ainsi, les quatre vétérans hantés par leur passé vont se raconter à cette jeune femme qui découvre que leurs destins se sont croisés dans ce petit village au bord de la mer, même s'ils ne se sont jamais rencontrés pendant la guerre. (Casterman)
Ce quatrième tome de "War and Dreams" n’est pas
franchement à considerer comme une suite mais plus comme une annexe à la série.
Une étudiante, Laure, a pris pour thème de mémoire la
Seconde Guerre Mondiale à travers le prisme de plusieurs protagonistes.
Elle rencontre ainsi Julien, Archie, Erwin et correspond
avec un ancien GI américain.
C’est surtout le prétexte pour revenir sur cette guerre
mondiale, les fondements de celle-ci : "Aucune guerre n’est légitime
sauf bien sûr celle qui a pour but de défendre son pays contre un envahisseur.",
et les leçons qui en ont été tirées : "Ce sont les hommes qui doivent
être jugés et non les peuples. Tout amalgame est facile et dangereux, et il ne
peut conduire qu’au racisme et à l’exclusion.".
Le lecteur découvre ainsi ce qu’il est advenu des différents
personnages après une fin plutôt elliptique et qui laissait place à l’imagination.
Une nouvelle fois, je trouve que le personnage le plus
touchant est Erwin, c’est aussi celui qui a sans doute la plus belle
philosophie de vie : "Vous êtes un idéaliste, monsieur, et vous avez
surtout le sens des vraies valeurs. C’est merveilleux, vous ne paraissez ni
l’un, ni l’autre, aigris par tout ce temps perdu … Moi, je ne pourrais
pas.", et qui est le moins aigri par tout ce temps perdu à attendre de
retrouver le bonheur.
Globalement, tous les personnages ou presque ont eu droit à
une fin heureuse : "Nous vivions heureux, sans problème, paisiblement
comme si le temps n’avait eu aucune prise sur notre bonheur.", c’est sans
doute un peu trop facile mais c’est agréable à lire et cela pèse moins sur le
moral.
Mais ils ont surtout dû apprendre pour certains à vivre avec
leurs démons, ce qui n’a pas été facile et qui atténue cette atmosphère de
bonheur universel.
Ce volume fait la part belle au texte mais contient
également de belles esquisses ainsi que des dessins inédits qui reviennent sur
l’histoire et les personnages.
"Des fantômes et des hommes" a été fait pour ne
pas laisser le lecteur sur sa fin et tient à ce titre toutes ses promesses.
Ce quatrième volume met un point final à cette série
multi-générationnelle qui retrace le parcours de différents protagonistes
pendant et après ce conflit ayant laissé une empreinte indélébile dans le XXème
siècle.
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