dimanche 17 décembre 2017

Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve

       
     

En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies. (AlloCiné) 

Dire que j’attendais ce film est un doux euphémisme.
Je suis fascinée depuis de nombreuses années par le film "Blade Runner", sans doute l’un des films que j’ai le plus regardé, à chaque fois ce sont de nouvelles choses que j’y découvre, de nouvelles questions qui se soulèvent.
Pour avoir lu le roman de Philip K . Dick, il est également surprenant de voir ce que les scénaristes en ont fait, si le roman est aujourd’hui relégué au second, voire troisième, plan, le film lui est resté dans toutes les mémoires, peut-être parce qu’il offre, contrairement aux livres, des images qui s’imprègnent dans l’esprit, mais aussi parce que certains des personnages y tiennent des discours forts.
J’étais confiante de savoir que la réalisation avait été confiée à Denis Villeneuve, réalisateur découvert l’année dernière à l’occasion du très bon "Premier contact".


Dès les premières images, c’est toute une atmosphère qui se créée, la brume, le bruit, pas de doute, je suis immédiatement entrée dans l’univers de ce "Blade Runner 2049", qui se situe trente ans après son aîné devenu culte.
"Blade Runner 2049" est un film long, contemplatif, cet aspect pourra sans doute en rebuter certains, pour ma part j’ai adoré être plongée dans cet univers, dont je n’ai bien entendu pas saisi toutes les subtilités lors de ce premier visionnage.
Pour bien s’imprégner de ce film et des messages qu’il véhicule, il faut le voir plusieurs fois, impossible de tout saisir en une fois.
D’autant qu’on le voit dans un état d’esprit différent à chaque fois.
Lors de ce premier visionnage, j’ai été occupée une bonne partie du film pour découvrir le fin mot de l’intrigue et ne pas me faire surprendre par la révélation finale.
Ce fut le cas, néanmoins je suis sans doute passée à côté de détails.
J’ai assez vite deviné de quoi il en retournait et quel secret l’agent K allait découvrir, mais c’est bien complexe que cela, il y a tellement d’autres choses derrière, tellement de questions qui se posent.
Et l’une est récurrente : y-a-t-il encore des êtres humains dans ce monde ?


J’aime la science-fiction quand elle est bonne, ici c’est le cas.
Par bonne, j’entends qu’elle ne se contente pas de dresser le portrait d’une Terre future où la technologie est avancée, mais aussi lorsqu’elle fait référence à la religion et pose beaucoup de questions, notamment éthique. Dans ce film, au niveau questions le spectateur est servi.
L’agent K est un Blade Runner évolué même s’il apparaît dans un premier temps comme dénué de sentiment et se contentant d’obéir aux ordres, les replicants sont nombreux mais mis au ban de la société et régulièrement injuriés, pourtant ils sont indispensables à ce qu’est devenu le monde (et les colonies de l’espace dont on nous parle mais que l’on ne voit jamais).
Mais le destin de l’agent K n’est pas forcément heureux, il vit une relation passionnelle avec Joi mais la désillusion qui le guette va être rude.
C’est sans doute l’un des moments le plus cruel du film.


Visuellement, Blade Runner 2049 est une pure merveille, c’est un enchantement des yeux dès les premières minutes et que dire des contrastes entre la ville de Los Angeles, la campagne et cet endroit perdu dans la brume jaune où des statues géantes émergent de-ci de-là.
J’aime beaucoup de personnage de K, le spectateur s’attache très vite à lui et à sa quasi solitude, il ressent de l’empathie vis-à-vis de lui, ce qui n’était pas forcément gagné dès le départ.
L’interprétation de Ryan Gosling m’a une nouvelle fois surprise, dans le bon sens du terme, par sa justesse et son implication dans le rôle, j’avais une autre image en tête de cet acteur et je me rends compte que j’ai sans doute eu tort de ne pas trop m’intéresser à ses films jusqu’à présent.
Grand plaisir de retrouver Rick Deckard, alias Harrison Ford, à l’écran, quelques rides en plus mais toujours cette présence et ce charisme que ce personnage dégage, ainsi que sa force et le sentiment de protection que l’on ressent à ses côtés.
Quelques personnages féminins se greffent à l’histoire, certaines se rapprochent des replicants femmes du premier opus, d’autres s’en éloignent.
Ana de Armas livre une belle interprétation de Joi, ce personnage féminin qui pourrait vous surprendre. Je suis plus partagée sur le personnage de Niander Wallace, interprété par Jared Leto.
Il est à mon sens mal exploité et pas forcément bien amené, je n’ai pas trouvé qu’il amenait grand-chose à l’histoire, une déception à ce niveau.
L’autre déception vient de la musique, clairement inférieure à celle de Vangelis et qui n’arrive ni à se démarquer, ni même à épouser les images du film.
Limite ce film aurait pu se passer de musique tant l’ambiance et les sons sont présents tout du long. 


"Blade Runner 2049" est un très beau film de science-fiction qui se pose dans la droite ligne du premier opus, une réussite à mes yeux qui m’envoûte encore plusieurs semaines après l’avoir vu, reste à savoir si lui aussi deviendra culte.


       
     

       
     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire