lundi 25 décembre 2017

Le sens de la fête d’Eric Toledano et Olivier Nakache

       
     

Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisé des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd'hui c'est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d'habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l'orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie... Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d'émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos. Des préparatifs jusqu'à l'aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête. (AlloCiné) 


Après "Samba", le nouveau film du duo Eric Toledano et Olivier Nakache était attendu, d’autant qu’il promettait d’être festif en affichant un Jean-Pierre Bacri renfermé sur l’affiche, de quoi intriguer.
Avec cette histoire d’organisation d’une fête de mariage dans un superbe château du 17ème siècle où tout part à vau-l’eau, le duo allait renouer avec des thèmes qui leur sont chers : l’entraide, la convivialité, l’attention envers les autres ; mais aussi des comédiens qui sont apparus dans au moins un de leurs films.
Du côté du scénario, le film fait totalement mouche en prenant un malin plaisir à faire rire le spectateur sur les travers de la société actuelle, travers que le spectateur connaît et applique évidemment.
Une nouvelle fois les réalisateurs déploient toute une galerie de personnages, et une nouvelle fois ils arrivent à donner de l’importance à chacun, et à très vite montrer aux spectateurs les qualités et les défauts de chacun. 
Pendant une bonne partie du film c’est un joyeux bordel qui règne dans l’équipe de Max, certains caractères s’affrontent, il y a les têtus, ceux qui suivent le mouvement, ceux qui se sont retrouvés employés là un peu par hasard et qui traînent leur déprime ou leur mal-être, bref, Max n’est franchement pas aidé.
Il faut dire que la vie même de Max est loin d’être un long fleuve tranquille, il n’arrive pas à quitter sa femme pour sa maîtresse, et surtout il commence à en avoir marre de gérer toujours tout seul le bordel, les caractères des uns et des autres, tout en se pliant en quatre pour satisfaire les volontés plus ou moins extravagantes des personnes l’ayant embauché.
Je trouve l’idée de départ, et le développement de celle-ci, franchement excellente, il y a de tout dans ce film et des situations dans lesquelles chacun peut se reconnaître à un moment ou à un autre.


La mise en scène d’Eric Toledano et Olivier Nakache est bien pensée et ne laisse aucun temps mort au spectateur.
Ils ont su profiter de l’intérieur mais aussi de l’extérieur, dans une histoire qui aurait pu se cantonner à être un huis-clos, ils offrent aussi quelques scènes très belles éclairées à la lumière de bougies, l’ensemble est donc maîtrisé.
Le casting est aussi des plus réussis, avec un Jean-Pierre Bacri au somment de son art dans le rôle de Max, cet organisateur de fêtes prêt à rendre son tablier et usé par les travers des uns et des autres.
Le film repose en grande partie sur ses épaules, je ne vois d’ailleurs pas qui d’autre aurait pu incarner ce personnage à l’écran.
J’ai également adoré les prestations de Gilles Lellouche en James, le chanteur limite ringard en charge de l’animation de la soirée et qui croit à fond à son personnage, ainsi que Jean-Paul Rouve dans le rôle de Guy, le photographe et ami de Max que ce dernier fait travailler uniquement par pitié et qui ne se rend compte de rien, lui aussi croyant à fond à son personnage.
La révélation est Eye Haidara dans le rôle d’Adèle, la seconde main de Max qui a un caractère bien trempé et qui va découvrir des choses sur elle-même au cours de cette soirée.
Et puis il y a tellement d’autres acteurs que j’aimerai citer, comme Vincent Macaigne excellent dans ce rôle de dépressif que Max a pris lui aussi en pitié.
Sur ce, je m’en vais vous resservir des feuilletés avec de l’eau gazeuse !


"Le sens de la fête" est un film réussissant à faire rire avec beaucoup d’humanité et de bienveillance vis-à-vis des personnages, ce qui est plutôt rare pour être souligné, et l’un des films les plus festifs de cette année 2017.


       
     

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