dimanche 10 décembre 2017

Le musée des merveilles (Wonderstruck) de Todd Haynes

       
     

Sur deux époques distinctes, les parcours de Ben et Rose. Ces deux enfants souhaitent secrètement que leur vie soit différente ; Ben rêve du père qu'il n'a jamais connu, tandis que Rose, isolée par sa surdité, se passionne pour la carrière d'une mystérieuse actrice. Lorsque Ben découvre dans les affaires de sa mère l’indice qui pourrait le conduire à son père et que Rose apprend que son idole sera bientôt sur scène, les deux enfants se lancent dans une quête à la symétrie fascinante qui va les mener à New York. (AlloCiné)


J’ai entendu beaucoup de choses sur ce nouveau film de Todd Haynes, après son sublime "Carol", du bon et du moins bon. J’étais partie pour ne pas aller le voir, au final j’ai décidé de me forger ma propre opinion, et puis c’était un peu le seul film qui me faisait rêver.
Visuellement, ce film est merveilleux. Todd Haynes mêle avec brio le noir et blanc, la couleur, la ville de New York, et passe d’une époque à l’autre.
Car l’histoire suit, sur deux époques distinctes, le parcours de Rose, petite fille sourde fuyant son père pour retrouver son frère à New York, et de Ben, petit garçon venant tout juste de perdre sa mère et fantasmant sur son père qu’il n’a jamais connu, bien décidé à le retrouver en se lançant à sa recherche dans New York. Bien évidemment, les parcours de Rose et de Ben vont se croiser, mais à vous d’en découvrir la raison.
Pour le personnage de Rose, le réalisateur a opté pour le noir et blanc et le muet, hommage au cinéma de l’époque mais aussi pour faire deviner au spectateur la surdité de Rose. Pour le personnage de Ben, c’est la couleur et le son, mais avec quelques nuances puisque suite à un accident Ben va perdre l’ouïe.


C’est Brian Selznick qui a écrit le scénario adapté de son roman, au moins un gage que l’histoire n’a pas été trop dénaturée, d’autant qu’il semblerait que la version romancée soit très graphique pour le personnage de Rose, il fallait donc trouver une astuce pour le transposer à l’écran.
Le spectateur finit par se douter du lien unissant Rose et Ben, il n’en demeure pas moins que la réunion est des plus émouvantes et m’a fait venir les larmes aux yeux (comme quoi, tout est possible).
Si j’ai apprécié les passages constants d’une époque à l’autre, cela déstabilise un peu car il n’y a pas de lien pendant longtemps entre ces deux périodes, si bien que le spectateur passe d’une à l’autre sans en comprendre la raison.
Il faut attendre la dernière demi-heure pour que le film prenne toute sa dimension émotionnelle.
Si la mère de la mort de Ben (formidable Michelle Williams) apporte une dimension tragique, ainsi que le désamour de la mère de Rose, actrice de théâtre, envers sa fille ; cela n’émeut pas immédiatement le spectateur, c’est vraiment la dernière partie qui a su me toucher.


Le casting voit Julianne Moore endosser deux rôles, une actrice au sommet de son art et que j’ai toujours autant de plaisir à voir à l’écran (et qui a déjà tourné avec Todd Haynes dans le sublime "Loin du paradis").
Elle livre une belle prestation de comédienne, tout en finesse dans son jeu.
Mais là où le casting a fait encore plus fort, c’est avec les enfants.
Ben Oakes incarne un touchant Ben qui déambule dans New York à la recherche de ce père dont sa mère n’a jamais voulu lui parler et qui au passage va nouer une belle amitié.
Quant à Millicent Simmonds elle campe une Rose plus vraie que nature, et a su me toucher par la justesse de ses attitudes et de ses expressions.
Et quel bonheur de revoir des endroits de New York dont ce superbe musée d’histoire naturelle, que je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire dans son intégralité (pour la partie minéralogie), aussi quel bonheur de revoir les galeries sur la faune et l’Amérique du Nord.
Le rêve est à la fois dans le destin de ces deux personnages mais aussi dans la promenade que le film propose au spectateur, pour se finir sur la panne gigantesque de courant de 1977 où les personnages nous quittent en regardant le ciel étoilé. Et le spectateur aussi a des étoiles dans les yeux.


"Le musée des merveilles" est un beau film très touchant sur la quête de deux enfants à deux époques distinctes dont les chemins vont finir par se croiser, sans doute l’un des films les plus enchanteurs de cette fin d’année.


       
     

       
     

       
     

       
     

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