mardi 11 septembre 2012

The Dark Knight Rises de Christopher Nolan



Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent. Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane… (Allociné)


La dernière fois que Batman a été vu, il choisissait de disparaître et d’endosser les meurtres commis par le procureur-adjoint Harvey Dent devenu fou, faisant passer celui-ci pour le Chevalier Blanc de Gotham, tandis que Batman en devenait son Chevalier Noir en s’accusant du meurtre de Dent.
Avant de devenir Double-Face, un ennemi juré de Batman, Harvey Dent en était un allié.
Grâce à des lois répressives, au commissaire Gordon et à Batman, la criminalité  a été éradiquée de Gotham City.


Et donc depuis près de huit ans, Batman n’est plus.
Bruce Wayne non plus d’ailleurs, il vit terré dans son manoir, incapable d’accepter la mort de Rachel Dawes, persuadé que face à Dent c’était lui que la jeune femme avait de toute façon choisi.
Il ne sort plus, limite ne se lave plus, son corps est meurtri et blessé à jamais des coups et blessures qui lui ont été infligés lorsqu’il officiait en tant que Batman, ce n’est plus qu’une loque humaine ou pas loin.
Le problème, c’est que les criminels qui sévissaient avant en pleine ville sont désormais retranchés dans les égouts et sont en train de former une armée d’élite bien décidée à reprendre le pouvoir sur Gotham, le tout dirigé ou manipulé par Bane, un terroriste masqué qui n’a qu’un seul but : sortir le Batman de son exil et lui faire mordre la poussière, définitivement.


A tort, j’ai pendant longtemps laissé de côté cette nouvelle version de Batman revue par Christopher Nolan.
Il aura fallu attendre l’année dernière pour que je tombe par hasard sur Batman Begins et que je me lance dans cette trilogie.
Et à ma grande surprise, j’ai beaucoup aimé, car cette version propose un Batman humain, fait de forces mais aussi de faiblesses, de qualités mais aussi de défauts, en bref, ce n’est pas qu’un super héros, derrière le costume il y a un homme, tout simplement, et cet aspect est particulièrement mis en avant dans ce film.
Non, Batman n’est pas indestructible, il n’est pas fait d’acier mais de chair, et on ne peut pas être un justicier et morfler dans sa lutte contre le crime sans en avoir des séquelles.
Tout d’abord, des séquelles psychologiques, c’est l’un des points forts du film, le réalisateur mettant l’accent sur cet aspect du personnage.
Et également des séquelles physiques, Bruce Wayne marche avec une canne, il n’a plus de cartilages aux genoux, il souffre dans sa chair et a été, de trop nombreuses fois, blessé au cours de sa lutte contre le crime.
Cela contribue à rendre Batman plus réaliste, et c’est à mon avis une grande force du film.


L’autre atout indéniable, c’est la noirceur du film, certes dans une moindre mesure que dans le précédent opus mais tout de même bien présente.
Et il faut bien le reconnaître, c’est tout à fait inhabituel dans ce genre dit de "grosse production".
Pendant longtemps, j’ai même cru, voire espéré, un dénouement tragique au film.
C’est assez rare pour être souligné, je me demande d’ailleurs toujours aujourd’hui si Christopher Nolan, également scénariste, a choisi la meilleure fin à son personnage.
Car il s’agit bien du dernier opus de Batman, même si la fin s’ouvre sur une belle surprise, le reste est laissé à l’imagination du spectateur (et ça marche plutôt bien, j’ai, modestement, ma petite idée de ce que j’aimerai voir dans une nouvelle saga).
Du côté du scénario, il n’y a pas grand-chose à dire, c’est très bien ficelé, il n’y a aucun temps mort et de l’action en veux-tu en voilà.
Il est étrange comme la réalité peut rattraper la fiction.
Christopher Nolan n’a jamais écrit son scénario dans l’optique de dénoncer les marchés financiers et leur folie, de montrer la crise financière, la chute d’un empire financier avec comme répercussion le chaos dans une mégalopole.
Sauf que son histoire a été rattrapée par la réalité et que le parallèle entre son scénario et la réalité de cette dernière année ne peut que se faire en visionnant son film.


En ce qui concerne les personnages, mon gros coup de cœur ne va pas qu’à Batman (espérons que la chauve-souris ne s’enrage pas de lire ces lignes), mais également au personnage de John Blake, un policier qui réserve une petite surprise à la fin du film.
Il joue un rôle moteur, remettant en selle le Batman, l’obligeant en quelque sorte à faire face à ses responsabilités, et fait le lien entre ce dernier et le commissaire Gordon, personnage encore plus présent que dans le précédent opus.
En fait, John Blake est le héros du film, ou tout comme, car si Bruce Wayne est narcissique et autodestructeur, entre autres, ce personnage lui reste dans sa ligne de conduite, dans sa droiture.
Il croit en Batman quand ce dernier ne croit plus en lui.
En prime, ce personnage m’a permis de découvrir comme acteur Joseph Gordon-Levitt, à la carrière déjà bien fournie malgré son jeune âge.


Le méchant de service, c’est Bane, même s’il a de gros atouts, il fait quelque peu pâle figure en comparaison du Joker du "Dark Khnight" (j'en parle ici).
Il a la force et la puissance, mais il lui manque la folie, la mégalomanie, la ruse, l’intelligence et les plaisirs sadiques du Joker.
Il était difficile de faire mieux après avoir atteint le paroxysme du Méchant, d’autant que le jeu d’acteur du défunt Heath Ledger était tout simplement sublime et contribuait beaucoup à rendre ce personnage charismatique, alors Bane fait pâlichon, il est méchant mais il lui manque une dimension de folie maîtrisée.
Et qu’est-ce qu’un banal masque face à un sourire aux lames de rasoir et à un maquillage de carnaval ?
Côté acteurs, Christian Bale campe toujours aussi merveilleusement Bruce Wayne/Batman. Non seulement il est beau mais il joue très bien et a tout à fait compris la psychologie et les motivations de son personnage.
Clairement, c’est ainsi que je visualisais Batman et d’une façon générale, les acteurs choisis dans cette saga correspondent bien à l’idée que je me faisais des personnages.
La seule erreur au casting est, à mon sens, Marion Cotillard.
Son jeu est un cran en-dessous des autres acteurs, et cela se ressent pendant toute la durée du film. Sa scène finale plutôt que de la mettre en valeur la dessert même.
A contrario, Anne Hathaway tire bien son épingle du jeu en Sélina Kyle/Catwoman, bien que son personnage ait été un peu trop édulcoré à mon goût.


Du point de vue de la réalisation, c’est toujours maîtrisé et cela contribue à rendre le film agréable à regarder d’autant que, comme pour les précédents, Christopher Nolan exploite le moins possible les effets spéciaux numériques et à l’heure du tout 3D a refusé de faire son film ainsi.
La musique joue aussi un rôle important dans le film, car pour toute belle scène d’action il lui faut la musique adéquate, la composition a été confiée à Hans Zimmer.
Est-il encore besoin de présenter Hans Zimmer et de s’étendre sur son talent de compositeur … .

D’une façon générale, ce film est réussi, mais il n’a pas la puissance et la force de frappe du précédent opus.
Il tend à montrer, pour ceux qui ne s’en seraient pas encore rendu compte, que Christopher Nolan est sans nul doute l’un des réalisateurs les plus doués de sa génération.
C’est une belle conclusion à la saga Batman, saga que je vous invite à voir ou à revoir.





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