dimanche 27 janvier 2013
La théorie de la contorsion de Margaux Motin
Je suis quelqu'un d'assez souple, dans la vie, en général. J'veux dire, je m'adapte à peu près à toutes les situations. Mais dès qu'on essaie de me ranger dans des cases et de me coller des étiquettes, je suis trop nombreuses, on fait des crises de claustrophobie. C'est mauvais pour mon teint et en plus, après, je digère mal. Je veux bien être " Mère ", ça me va. " Illustratrice ", c'est cool. " Fiiiille ", ça me satisfait, de toute façon, si je devais faire pipi debout, j'arrêterais pas de saloper mes godasses. Mais je ne peux pas être que ça, tout le temps. Je veux être libre d'être toutes les femmes que j'ai envie d'être, même celles auxquelles j'ai pas encore pensé, même celle que je ne pensais pas vouloir être y'a cinq minutes. Et ça me semble évident que ça serait archi pas écologique tout le papier qu'il faudrait pour coller des étiquettes à toutes ces bonnes femmes... Donc autant nous laisser courir toutes nues dans les champs de pâquerettes. (Marabout)
Après "J'aurais adoré être ethnologue" voici le deuxième volume de la vie d'illustratrice, de parisienne branchée et de maman cool de Margaux Motin.
Un roman graphique en demi-teinte pour ma part qui ne m'a fait que sourire et juste à certains moments, pour le reste ça se lit mais ça ne m'a pas marquée plus que ça.
Du côté des petites histoires réussies je retiens Sleeping beauty, une version revisitée et moderne de la princesse endormie dans la forêt, et la Playlist spéciale coeur brisé, celle que l'on écoute juste après une rupture, histoire de remuer encore le couteau dans la plaie, à des stades différents de la vie.
Quelques beaux moments graphiques également, ceux où l'auteur part d'une photo et se rajoute dessus en dessin, un procédé qui donne un peu d'originalité à l'ensemble de cette bande dessinée.
Margaux Motin se présente comme une jeune femme branchée, adorant le shopping et plus particulièrement les chaussures, illustratrice free-lance qui doit jongler avec sa carrière professionnelle et sa vie de maman, mais également comme une jeune femme trash et non exclusivement féminine : "Le chien est sans doute le seul organisme vivant à aimer l'odeur du Tampax plein.".
Au passage, elle parle aussi de sa mère et de sa soeur : "Ma soeur et moi, faut dire ce qui est, on est un peu Audrey Hepburn et Kim Bassinger ... mais finies à la pisse.", un peu de son homme et beaucoup de sa fille.
Cette bande dessinée s'adresse exclusivement aux filles, elle est en tout cas très orientée en ce sens et je le regrette car cela stigmatise trop la bande dessinée féminine en la cantonnant dans le rayon "girly", d'autant plus que je ne me reconnais pas franchement dans cette jeune femme et que même Bridget Jones n'a pas un côté aussi désespérée et ravissante idiote se focalisant quasi exclusivement sur le shopping.
"La théorie de la contorsion" n'est pas vraiment faite pour moi, je n'ai pas réussi à entrer dans l'une des boîtes de l'auteur ne me reconnaissant pas vraiment dans le portrait de cette jeune femme moderne.
Une bande dessinée qui se lit rapidement, qui fait sourire à certaines moments sans toutefois révolutionner la bande dessinée féminine, un cran en-dessous de la précédente bande dessinée de Margaux Motin.
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