samedi 19 janvier 2013
Le meurtre de Farewell de Dashiell Hammett
On connaît la célèbre formule de Raymond Chandler, qui résume si bien l'originalité de cet auteur : "Hammet a sorti le crime du vase vénitien et l'a laissé tomber dans la rue".
"Le Meurtre de Farewell", tiré du "Dixième indice", illustre à merveille le talent sobre et dépouillé de l'un des maîtres de la littérature noire. (Mille et une nuits)
"Le meurtre de Farewell" est une nouvelle dont l'idée de base est la suivante : Monsieur Kavalov se sentant menacé de mort par l'un de ses voisins, le capitaine Sherry : "Eh bien, il m'a dit qu'il était venu me regarder mourir. Venant de lui, sa façon de le dire, c'était une menace.", fait appel aux services d'un détective privé pour le protéger, ce qui tombe plutôt bien car sur la route qui l'amène à la demeure ce dernier va entrapercevoir un corps sur la route : "Tout portait à croire, me dis-je, que Mr. Kavalov avait besoin d'un détective.".
Les bases sont jetées, il s'agit d'un polar qui, comme dans "Le faucon de Malte" se déroule en quasi huis clos.
Il y a un peu d'actions mais l'essentiel se situe dans les dialogues et dans les interactions des personnages entre eux.
Dashiell Hammett a choisi une narration à la première personne du singulier, permettant ainsi au lecteur de s'intéresser de près à son personnage de détective privé et à l'enquête qu'il va mener.
Du point de vue des repères spatio-temporels, l'auteur nécessite pas à donner des détails sur le temps qui passe, donnant ainsi de la vie à son récit.
Par contre, du point de vue géographique cela reste trop flou.
L'histoire se passe en Californie, apparemment dans la région de San Francisco, mais l'auteur ne s'attarde pas sur ce détail et j'ai trouvé cela quelque peu dommage car au final cette histoire aurait pu se passer n’importe où alors que les Etats-Unis sont un pays plutôt bien pourvus en zones géographiques distinctes avec chacune un caractère et des spécificités.
Du côté de l'intrigue, elle est bien construite et ne peut commencer à se deviner que vers la fin, j'avoue avoir craint un instant que le serpent ne se morde la queue.
Au final, l'intrigue ne m'a pas déçue et elle illustre bien le roman noir dont Dashiell Hammett a été le fondateur et un spécialiste reconnu par ses pairs.
"Le meurtre de Farewell" est une nouvelle noire construite de façon intelligente et dont le mécanisme fonctionne à la perfection de telle façon que le pantin ne surgisse de sa boîte qu'à la toute fin du récit.
Un moment agréable de lecture pour continuer ma découverte de Dashiell Hammett.
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